Beaucoup de parcs, dans les environs de Bordeaux, ont été arborés au XIXème siècle par des propriétaires qui y avaient une résidence secondaire de belle dimension et … de belle facture. Aux parcs s’ajoutaient parfois quelques rangs de vignes, territoire viticole oblige. Au fil des successions certaines de ces propriétés ont été acquises par les municipalités et le château requalifié en hôtel de ville. Ainsi en est-il de Laurenzanne à Gradignan avec un parc planté notamment de cèdres majestueux et de sequoias non moins imposants.
Nous étions habitué, depuis quelques années, à rencontrer, au pied des cèdres la pézize emblématique de ce biotope Sepultara sumneriana (Cooke) Massee = Geopora sumneriana (Cooke) M. Torre. Elle avait bien été signalée une fois tout près d’un sequioa mais d’autres observateurs avaient objecté que les cèdres n’étaient pas loin… Cette espèce serait-elle exclusive du cèdre? Dans la littérature, la pézize dite du cèdre est mentionnée aussi « plus rarement sous les ifs ».
D’année en année, vers le printemps, nous constations que la présence de ce champignon sphérique très enterré se faisait de plus en plus rare sous les cèdres de Laurenzanne. En 2016 il y était inexistant. En mars 2017 (les 13 et 24 mars) il n’est apparu dans ce parc que sous un Sequoia giganteum.Macroscopiquement cette sphère brune (longs poil, bruns sur la face externe de l’apothécie) très enterrée et souvent très près de l’arbre hôte, s’ouvre en étoile et offre au regard son hyménium blanc à crème.
Microscopiquement (observations ici dans le liquide de Lugol) les asques sont à sommets non amyloïde (J-), les paraphyses étroites et renflées à leur extrémités, les spores souvent uni ou bi-guttulées, les poils du trichoderme sont septés. Dimensions sporales de notre récolte du 24 mars: (26,4) 26,7 – 30,6 (32,2) × (12,7) 13,6 – 15,8 (16) µm Q = (1,7) 1,8 – 2,07 (2,1) ; N = 24 Me = 28,5 × 14,9 µm ; Qe = 1,9
M.P.
2 réflexions sur « La pézize « du Cèdre » sous Sequoia »