L’ami Yves Mortureux nous l’avait fait connaître in situ en 2010. Plusieurs stations sous les pins au bord du Lac de Bordeaux. Tous les ans, fin mars début avril, nous guettons la pousse de cette belle espèce aux reflets bleus. Le 8 avril nous avons bien vu quelques amanites jonquille et bolets de bouviers mais les pézizes couronnées n’avaient pas encore soulevé le tapis d’aiguilles. En revanche,
le 19 avril nous les avons retrouvées avec les amis Yves et Jean-Claude. La pousse avait dû se produire peu de temps après notre premier passage parce que les champignons étaient déjà, pour la plupart, plutôt desséchés (photo ci-dessus).
Cette pézize est décrite par beaucoup d’auteurs (biblio en fin de texte). Elle est nommée « étoilée », « couronnée » ou « en couronne » ainsi que s’ouvre la sphère enterrée pour livrer son hyménium vite violet. Au fil des publications Sarcosphaera coronaria est devenue totalement infréquentable dans l’assiette. André Marchand en 1976 remarquait: « On s’abstiendra de manger ce champignon à l’état cru…. Par contre après cuisson et rejet de l’eau de végétation… » Dans Le guide des champignons France et Europe (édition 2011) Eyssartier&Roux soulignent en rouge que cette pézize « peut être mortelle à l’état cru, et est toujours très toxique une fois cuite ». Cette toxicité est affirmée par tous les auteurs aujourd’hui. Il n’est pas inutile de rappeler qu’en matière d’intoxication par les champignons il est risqué de suivre les indications de comestibilité de livres anciens pour des espèces qui se sont révélées très toxiques ensuite.
Microscopie
Spores: hyalines colorées ici au lugol (haut droite et bas gauche) et congo ammoniacal (centre gauche), elliptiques arrondies aux extrémités. Mesures observées pour cette récolte:
Spores (11,3) 13,8 – 17,1 (17,6) × (6,2) 6,4 – 8,1 (8,5) µm
Me = 15,4 × 7,3 µm ; Qe = 2,1
Paraphyses: mises en évidence ici dans le bleu lactique (en bas à droite), cylindriques granuleuses en forme de massue au long manche;
Asques: octosporées à sommet amyloïde (en bas à gauche).
M.P.
petite bibliographie:
Myco Db Sarcosphaera coronaria
Marchand 199
Eyssartier&Roux p. 1064
Bon p. 331
Courtecuisse n°25
Breitenbach t.1 n°34
Borgarino&Hurtado p.50
2 réflexions sur « L’asco semi hypogé du Lac »