Sous l’empire d’un Agaric

Dans son genre (Agaricus) l’auguste est reconnaissable entre tous. Un empereur en majesté portant beau son ample chapeau aux écailles concentriques rousses et son anneau floconneux laissant apparaître des lames serrées. Le pied épais, bien droit, est un piédestal en colonne qui ne déplairait pas , au regard de l’Histoire, à un buste marmoréen de Caius Octavius, fils adoptif de son oncle César et empereur romain, comme chacun sait, de 27 av. JC à 14 après JC.

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Dans la littérature, Agaricus augustus est décrit comme présent sous feuillus ou résineux. C’est au milieu d’aiguilles (montage photos ci-dessus) que nous l’avons aperçu de loin et son odeur très particulière ne nous a laissé aucun doute sur son identité. Une odeur d’amande amère rappelant celle du gâteau basque aux gastronomes de la Nouvelle Aquitaine et … d’ailleurs.

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Replacé, au retour, dans notre jardin sous l’objectif macro ce beau champignon (300 g. pour ce seul exemplaire), appelé auguste à cause de sa stature imposante, justifiait de visu son « impérialité ».

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Sous les objectifs micro, cet Agaric quadrisporé (au contraire d’A. bisporus à l’origine du champignon de Paris) montre, comme le relève Bon, des cellules marginales en chaînettes. Pour notre récolte la mesure des spores ellipsoïdes est la suivante (Piximètre): 

6,7 [7,7 ; 8,1] 9 x 4,4 [5,1 ; 5,4] 6 µm

Q = 1,2 [1,5 ; 1,6] 1,8 ; N = 30 ; C = 95%

Me = 7,9 x 5,2 µm ; Qe = 1,5

Comestible?

« Bon comestible » d’après Marcel Bon (p. 278 Champignons de France et d’Europe occidentale Flammarion 2004), « au rang des meilleurs comestibles » selon André Marchand (Champignons du nord et du midi tome 2 n° 107 Hachette 1973), « une figure verte qui sourit » à la page 146 du Guide écologique des champignons régions Périgord-Quercy (2008)…

… mais « à rejeter » selon Borgarino & Hurtado ( p. 333 Le guide des champignons Edisud 2006), « comme toutes les espèces de la section (NDLR section Arvenses), la présence hautement probable de substances cancérigènes doit amener à rejeter cette espèce » lit-on en page 1016 de Mille et un champignons de Pierre Roux (2006). Enfin en 2011 dans le Guide des champignons France et Europe de Guillaume Eyssartier & Pierre Roux est écrit à la page 270 « Longtemps considéré comme comestible cet agaric n’est plus aujourd’hui conseillé à la consommation en raison de la présence, dans sa chair, de substances cancérigènes. »

Sur le forum de Champi.net on pourra se faire une idée des raisons qui conduisent aujourd’hui à éviter de consommer cette belle espèce. Retenons par exemple que l’agaritine (AGT) contenue dans les agarics est un dérivé de l’hydrazine qui se dégrade en substances cancérigènes et que, dans la section des Arvenses, dont fait partie notamment Agaricus augustus, on accumule particulièrement métaux lourds et radioactivité. Les exemplaires les plus âgés seraient les plus concernés.  La fin de l’empire?

M.P.

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Une réflexion sur « Sous l’empire d’un Agaric »

  1. Toutes les agaricales, et ce compris les lépiotes,… contiennent de l’agaritine se transformant en hydrazine (qui est un composant des carburants de moteurs de fusée), potentiellement carcinogène.

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