Quelques pas en arrière. Les années ont passé. Si peu depuis 2009. Hier comme aujourd’hui nos cueillettes avaient un goût de … madeleine. Neuf ans se sont écoulés:
« Elle craquelle dur depuis quelques jours dans les bois de feuillus (acidophiles), chemins et orées de bois Girondins. Russula virescens appelée ici Verdette, ailleurs Palomet ou encore plus communément Russule verdoyante régale les yeux et les papilles. Très thermophile, ce champignon trouve ces jours-ci (juin 2009) les conditions propices à son apparition.
Chaque coup d’œil est différent mais on le reconnaît sans peine. J’aime retrouver son chapeau velouté, bombé dans sa jeunesse, étalé plus tard et sculpté, crevassé, craquelé, étoilé par la chaleur ; ses teintes de vert pâte d’amande délavé moucheté de blanc. Un vert franc au début qui est, dans la croissance, comme gommé peu à peu et se tachant de blanc. Les auteurs évoquent un vert « moisissure » sur fond blanc (cf. Courtecuisse*) , un vert bleuté ou vert de gris particulier sur fond blanchâtre, mat aspect moisissure verte (cf. Bon**). Dans le genre Russule les couleurs d’une même espèce peuvent être très variables. Celles de la virescens demeurent, par comparaison, très constantes.
Ses lames blanc crème sont peu serrées. Sion a la patience de couper son pied blanc et déposer son chapeau, lames en bas, sur un papier sombre, de recouvrir le tout d’un verre large ou d’une cloche de verre avec un bout d’essuie-tout ou un coton imbibé d’eau à l’intérieur pour maintenir de l’humidité, alors, après quelques heures on obtiendra une sporée blanche. Ce « jeu » du dépôt provoqué des spores a quelque intérêt avec les nombreuses espèces de russules si bien qu’il existe un nuancier très codé pour les différencier grâce à la couleur de leurs sporées.
Dans la chaleur qu’elle aime, la Verdette se prend pour une star et… s’étoile
Pour être un peu plus complet dans cette description, il convient d’ajouter que Russula virescens se teinte de rose orangé vif quand on gratouille le pied avec du sulfate de fer cristallisé (le fer pour les initiés) et, qu’au microscope, ses spores à ornementation variable mesurent en moyenne 9X6.µm. En poussant jusqu’à l’étude de l’épicutis, toujours au microscope, on remarquera des poils courts atténués ou subcelluleux (cf. Bon**)
Quant aux papilles… La Verdette est réputée, à juste titre, la meilleure dans le genre dépassant, à cet égard Russula vesca (Russule comestible) et Russula cyanoxantha (Russule charbonnière). Goût de noisette crue. Craquante à tous les points de vues cuite. »
*Guide des champignons de France et d’Europe page 380 n°1415
**Champignons de France et d’Europe occidentale page 56
3 réflexions sur « CHAUD, SHOW VERDETTE : ETOILE DES RUSSULES COMESTIBLES »