Sur la piste d’un Leccinum: en quête d’indices

Dans notre dernière chronique « Premiers bolets de bois verts pleins de charmes » nous évoquions un Leccinum photographié le 23 mai. Posté sur Facebook, notamment sur la page « Amateurs de champignons » cet article suscitait, de la part d’un administrateur la remarque suivante: « Merci pour le partage, mais un truc me titille les pupilles. L. pseudoscabrum avec les pores aussi jaunes? » et ce lecteur attentif ajoutait: « J’aurais été intéressé de voir une coupe. »  Aussi, quand le 6 juin nous retrouvions, sur le même spot gradignanais, au même endroit sous les charmes deux Leccinum de la même espèce issus, peut-être ?, du même mycélium, de retour à la maison toute proche, les deux individus n’échapperaient pas à la coupe!

Ainsi fut fait, l’Eyssartier&Roux (Le guide des champignons France et Europe Belin 2017) ouvert à la page 70. Suivant leur description du Bolet rude des charmes Leccinum pseudoscabrum syn. L. carpini, nous avons touché le chapeau du bolet fraichement récolté et constaté qu’il était bien « un peu gras au toucher » et de surcroît « typiquement cabossé ». Vu aussi qu’à la coupe (non réalisée le 23 mai) la chair était « blanchâtre, puis lentement violet noirâtre et enfin noirâtre ».

En revanche, ce qui avait sans doute fait réagir notre interlocuteur sur Facebook, nous ne recoupions pas tout à fait les tubes « gris puis gris brun » de la page70; la tendance était plutôt dans le jaune. Mais pourtant…

Alors, une clé pour ouvrir le genre Leccinum? Par exemple pour déterminer ceux du Périgord qui n’est pas bien loin de la Gironde. Une clé de l’Association mycologique du Périgord avec la signature d’Alain Coustillas: une référence. Ainsi nous lisions au chapitre 4 de la clé consacré au « chapeau brun plus ou moins foncé »:

o Chapeau mou, très cabossé (tesselé), brun terne, souvent petit – Pores crème 
jaunâtre, brunissants – Stipe grêle, fibreux, noircissant, à méchules grisâtres 
puis noirâtres, en lignes sur l’arête des côtes longitudinales – FeSO4 : vert 
sombre – Formol : rouge brique noircissant – Sous charmes, plus rarement 
noisetiers :
…………………………………………. Leccinum pseudoscabrum (Bolet rude des charmes)

Les « pores crème jaunâtre ». Voilà qui nous rassurait sur notre détermination maintenant « plein tubes ». Ajoutons que nous avions fait le test du « fer » (recommandé par Eyssartier&Roux notamment pour L.scabrum) avant de lire sur le site de l’A.M.P. que le Bolet des charmes se teintait de « vert sombre » au frottage avec FeSO4 et c’est bien ce que nous avions constaté avec notre cristal appliqué sur le stipe de notre présumé L. pseudoscabrum. 

Ne dit-on pas que de la discussion jaillit la lumière. En matière de mycologie certainement bien qu’il existe encore pas mal de zones sombres. C’est bien son charme.

Michel Pujol

Une réflexion sur « Sur la piste d’un Leccinum: en quête d’indices »

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