Archives pour la catégorie balades

Touffe printanière

Chantera-t-il ce printemps dans les buissons? Arrivé hier, aussi dans les bois, il fleurit abondamment notamment de bleues Muscaris. Quant aux carpophores, ils ne sont pas légion excepté un Amadouvier ancien toujours fidèle au poste. En fin de balade une touffe apparaît …

Ces Hypholomes auront été les seuls « frais » de notre promenade printanière. Récents ci-dessus.

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Plus évolués ci-dessus.

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Vus dessus dessous ces Hypholomes méritent bien leur appellation en touffes. On ajoutera que cette espèce est mortelle comme on le lira sur Mycodb qui relève notamment un cas mortel au Japon en 1983.

Mars et ça repart?

Un petit tour dans le bois d’à côté. Et si à la mi mars ça repartait?

Ces vestiges de Chanterelles à tube Craterellus tubaeformis qui perduraient dans un endroit où nous en avions déjà récolté mais en seulement quatre exemplaires et aucune autre autour ni sur une autre station habituelle.

Seuls autres champignons aperçus ces Amanite citrine Amanita citrina. Une à l’abri d’un pied d’un arbre et l’autre en bord de chemin, loin l’une de l’autre. En attendant un peu de chaleur pour booster les pousses…

M.P.

Dans le rétro: Sur les chemins de Canéjan

Avant de revenir, quand les conditions de pousses seront plus propices, sur le Parcours des Graves à Canéjan, nous republions un article qui a figuré sur le site de la Ville de Canéjan à la rubrique actualités. Le but alors était de constituer un guide  illustré des espèces identifiées sur ce parcours.

Approche de la mycoflore

sur le Parcours des Graves à Canéjan

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Sur les bords de l’Eau Bourde, des Aulnes glutineux et leurs Paxilles (Paxillus rubicundulus), des chênes et leurs Lactaires (Lactarius quietus).

Dame Nature est diversité. Chaque biotope a son cortège de plantes, d’animaux et de champignons. Certains de ces derniers n’habitent que sous feuillus, d’autres que sous résineux, d’autres encore fréquentent les deux, la plaine, les collines, la montagne mais tous ont besoin de nourriture et d’eau. Leur présence ne doit rien au hasard. Nous ne les voyons que quand leur appareil reproducteur (le carpophore) émerge alors que leur mycélium poursuit ( en se développant sous terre, dans les feuilles, dans les morceaux de bois, les troncs etc.) sa longue vie de décomposeur, recycleur, équilibreur  des milieux naturels. Son rôle est essentiel. Petit inventaire, forcément partiel, des espèces existantes. N’y figurent bien sûr  que celles qui nous ont  montré un bout de leur chapeau, de leur calice, de leur boule et que nous avons identifiées. D’autres, plus timides, attendront pour plus tard leurs conditions idéales de pousse.

Le Parcours des Graves

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Tracé en rouge sur cette carte, il relie à travers bois et prairies Canéjan à Cestas (à l’est), Gradignan (à l’ouest) et Léognan (au sud). Nous nous sommes intéressé à la partie canéjanaise de ce cheminement. Les espèces répertoriées dans cet inventaire ont été rencontrées en bord et aux abords du sentier fléché fréquenté  par  promeneurs, joggers et cyclistes.

Les relevés ont été faits surtout à l’été/automne 2017 et nous y avons intégré des données personnelles issues de balades mycologiques antérieures recoupant ce circuit.

Un inventaire de champignons, pour qu’il soit exhaustif, doit être mené durant  plusieurs années et concerner  toutes les périodes de pousse. Cette approche forcément partielle de la mycoflore témoigne de la richesse de son milieu naturel,  incite à en apprécier la grande diversité et de faire en sorte qu’elle demeure, voire s’améliore.

La boucle du Lac Vert

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Prairies, feuillus et résineux servent d’écrin au vaste Lac vert. Tout autour, le seul 30 septembre 2017, nous avons dénombré une trentaine d’ espèces différentes. Le pire et le meilleur en matière de prévention d’intoxications puisque des Amanites phalloïdes poussaient ce jour-là non loin de Cèpes de bordeaux. Revue de détail (dénomination scientifique suivie, si possibilité, du nom vernaculaire):

-AMANITES: Amanita phalloides (Amanite phalloïde), A. rubescens (Amanite rougissante), A. fulva (Amanite fauve), A. vaginata (Amanite vaginée), A. excelsa var. spissa (Amanite épaisse).

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-BOLETS: Boletus edulis (Cèpe de bordeaux), Xerocomus subtomentosus (Bolet tomenteux), Suillus granulatus (Bolet granulé), S. bovinus (Bolet des bouviers), Gyroporus castaneus (Bolet châtain).

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-COLLYBIES: Collybia dryophila (Collybie des chênes), C. fusipes (Collybie à pied en fuseau), Megacollybia platyphilla (Collybie à lames larges).

-LEPIOTES et AGARICS: Macrolepiota procera (Coulemelle – Lépiote élevée), M. mastoidea (Lépiote mamelonnée), Lepiota subincarnata (Lépiote de Josserand), Chlorophyllum rhacodes (Lépiote déguenillée), Agaricus moelleri (Agaric pintade).

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-VESSES: Lycoperdon perlatum (Vesse de loup perlée), Calvatia excipuliformis (Calvatie en coupe), Scleroderma citrinum (Scléroderme vulgaire).

-INOCYBES: Inocybe cf. fastigiata (proche d’Inocybe fastigié).

-PLUTEES: Pluteus cervinus (Plutée couleur de cerf).

-CLITOCYBES: Infundibulicybe gibba (Clitocybe en entonnoir).

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-LACCAIRES: Laccaria amethystina (Laccaire améthyste).

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-LACTAIRES-RUSSULES: Lactarius quietus (Lactaire à odeur de punaise)L. deliciosus (Lactaire délicieux), L. acerrimus (Lactaire à lames interveinées), Russula cyanoxantha (Russule charbonnière), R. foetens (Russule fétide), R. heterophylla (Russule à lames fourchues), R.nigricans (Russule noircissante), R. xerampelina (Russule écrevisse), R. sardonia (Russule sardoine).

-PHALALES: Clathrus archeri ( Anthurus étoilé)

De l’Ajoncière vers l’Eau Bourde

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Au nord du Lac Vert on emprunte un passage clôturé qui conduit à la Maison de Repos l’Ajoncière à la droite de laquelle (balise n°19) on retrouve le Parcours des Graves qui s’enfonce dans la forêt (feuillus et résineux) jusqu’à la balise n° 26. Espèces identifiées:

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-PLUTEES: Pluteus cervinus (Plutée couleur de cerf).

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-AMANITES: Amanita phalloides (Amanite phalloïde), A. citrina (Amanite citrine) A. rubescens (Amanite rougissante), A. fulva (Amanite fauve),  A. excelsa var. spissa Amanite épaisse), A. muscaria (Amanite tue-mouches), A. asteropus (Amanite à bulbe étoilé).

-BOLETS: Xerocomus subtomentosus (Bolet tomenteux), X. chrysenteron ( Bolet à chair jaune), Suillus granulatus (Bolet granulé), S. bovinus (Bolet des bouviers).

-COLLYBIES: Collybia dryophila (Collybie des chênes), C. fusipes (Collybie à pied en fuseau), C. butyracea (Collybie beurrée).

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-LEPIOTES et AGARICS: Macrolepiota procera (Coulemelle – Lépiote élevée), Lepiota cristata (Lépiote crêtée), Agaricus moelleri (Agaric pintade).

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-VESSES: Scleroderma citrinum (Scléroderme vulgaire), Pisolithus arhizus (Pisolithe).

-LACCAIRES: Laccaria amethystina (Laccaire améthyste). L. laccata (Laccaire laqué)

-CLITOCYBES: Infundibulicybe gibba (Clitocybe en entonnoir).

-LACTAIRES-RUSSULES: Lactarius quietus (Lactaire à odeur de punaise)L. deliciosus (Lactaire délicieux), Russula cyanoxantha (Russule charbonnière), R. vesca (Russule comestible), R. foetens (Russule fétide), R. Turci (Russule cocardée) R.nigricans (Russule noircissante), R. xerampelina (Russule écrevisse), R. sardonia (Russule sardoine).

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-ASCOMYCETES: Aleuria aurantia (Pézize orangée).

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-CHANTERELLES S.L.. : Cantharellus cibarius (Girolle), Craterellus lutescens (Chanterelle à pied cannelle), Craterellus tubaeformis (Chanterelle en tube).

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-PHALALES: Clathrus archeri ( Anthurus étoilé).

-APHILLOPHORALES:  Ganoderma lipsiense (Ganoderme plat), Phaeolus Schweinitzii (Polypore des teinturiers), Fomes fomentarius (Amadouvier), Fomitopsis pinicola (Polypore marginé), Stereum hirsutum (Stérée hirsute).

Du pont chemin Salvador Allende vers Gradignan

en suivant l’Eau Bourde

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A droite des terrains de Sports on longe l’Eau Bourde jusqu’à un autre pont qui permet de passer sur l’autre rive. Détail des espèces identifiées:

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-AMANITES et VOLVAIRES: Amanita phalloides (Amanite phalloïde), A. citrina (Amanite citrine) A. rubescens (Amanite rougissante), Volvariella gloiocephala (Volvaire visqueuse).

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-BOLETALES: Xerocomus subtomentosus (Bolet tomenteux),  X. badius ( Bolet bai) Suillus granulatus (Bolet granulé), S. bovinus (Bolet des bouviers), Paxillus rubicundulus (sous aulnes).

-COLLYBIES: Collybia dryophila (Collybie des chênes).

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-LEPIOTES, AGARICS, COPRINS: Leucoagaricus sublittoralis, Leucoagaricus cf. gauguei,  Agaricus moelleri (Agaric pintade), Coprinopsis picacea (Coprin pie).

-INOCYBES: Inocybe cf. fastigiata (proche d’Inocybe fastigié).

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-PLUTEES: Pluteus cervinus (Plutée couleur de cerf).

-CLITOCYBES: Infundibulicybe gibba (Clitocybe en entonnoir).

-LACCAIRES: Laccaria laccata (Laccaire laqué)

-VESSES: Scleroderma citrinum (Scléroderme vulgaire), vascellum pratense (vesse de loup à diaphragme).

-LACTAIRES-RUSSULES: Lactarius quietus (Lactaire à odeur de punaise)L. deliciosus (Lactaire délicieux), Russula cyanoxantha (Russule charbonnière),  R. foetens (Russule fétide), R. Turci (Russule cocardée) R.nigricans (Russule noircissante), R. xerampelina (Russule écrevisse), R. sardonia (Russule sardoine).

-PHALALES: Clathrus archeri ( Anthurus étoilé).

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-POLYPORES: Phaeolus Schweinitzii (Polypore des teinturiers), Fistulina hepatica (Langue de boeuf)

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-DIVERS: Mycena pura (Mycène pure), Entoloma lividum (Entolome livide), Ramaria stricta (Clavaire dressée), Hypholoma fasciculare (Hypholome en touffes), Armillaria mellea (Armillaire couleur de miel).

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Remarques, recommandations

Aller à la rencontre des champignons est un plaisir, une passion que l’on partage. Merci Anne-Marie, Marie-Paule, Charlie, Gaston et bien d’autres qui ont cheminé à mes côtés sur le Parcours des Graves et repéré bien des espèces. A plusieurs le filet a des mailles plus serrées. Il restera bien sûr d’autres parties à explorer dans le détail mais les lecteurs auront, après ces quelques pages illustrées, un aperçu de la fonge présente à Canéjan. Peut-être feront-ils une pause en chemin pour observer quelques êtres colorés portant chapeau et les manger des… yeux avant d’envisager d’en croquer tout cuits.

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Le nombre d’intoxications (31 cas très graves cet automne 2017 en France dont un décès et deux greffes du foie) témoigne, s’il en était besoin, de l’extrême prudence à exercer pour soi et pour les autres vis à vis de la consommation des champignons sauvages. A reconnaître entre toutes l’Amanite phalloïde (en haut sur notre planche)  responsable de 95% des décès.

L’Amanite panthère (au-dessous)  reconnaissable  à ses squames (déchets du voile sur le chapeau) d’un blanc pur et de ses bracelets au dessus du bulbe du pied, n’en est pas moins dangereuse. Rarement mortelle certes mais responsable comme l’Amanite tue-mouches et à un degré plus élevé du syndrome panthérinien (troubles digestifs, hallucinations, confusion mentale, somnolence).

L’Hypholome en touffes et les Mycènes du groupe de la Mycène pure sont également toxiques. Il ne faudra pas confondre le Rosé des prés et l’Agaric jaunissant au risque de se souvenir d’une douloureuse digestion. Quant au Coprin noir d’encre que nous avons rencontré en bord de l’Eau Bourde non loin des lieux décrits il arrive qu’il soit confondu avec le Coprin chevelu. Il est responsable de l’effet « antabuse » (sueurs, troubles du rythme cardiaque) accentué grandement si consommation d’alcool en même temps.

La difficulté pour savoir ce qui est comestible c’est qu’ aucune règle  générale n’est applicable. Les bolets qui bleuissent ne sont pas tous toxiques par exemple. Les limaces, qui n’ont pas le même appareil enzymatique que les humains bavent de plaisir sur ceux (les champignons) qui nous rendraient malades. Les idées reçues sont légion. Une seule règle: être sûr de l’espèce comestible trouvée dans un endroit sain, non pollué. Au moindre doute faire vérifier sa récolte par une personne compétente. Beaucoup d’espèces telles les morilles, les amanites rougissantes etc. sont toxiques crues.

Des valeurs sûres

Quand on dit qu’un champignon est comestible cela n’entraîne pas forcément qu’il est goûteux. Au regard de la gastronomie peu d’espèces méritent l’assiette. Selon les régions, le hit parade est différent sauf à dire que les déplacements géographiques plus fréquents des populations ont contribué à susciter un intérêt pour, par exemple, le Cèpe dans l’Est de la France alors que lui étaient préférées notamment les Trompettes des morts.

Les condiments utilisés pour leur préparation culinaire aide à les rendre plus savoureux. Des lardons fumés revenus en cocotte en compagnie d’oignons, d’échalotes  et d’un peu d’ail auquel on ajoute une bonne rasade de vin blanc sec et qu’on fait doucement mijoter avant d’y ajouter des Chanterelles à pied jaune (elles poussent à Canéjan, y sont connues et ramassées) déjà poêlées à part. Les saveurs se mêlent tendrement. De la crème fraîche épaisse pour lier et in fine un trait au choix de calva, cognac, vieux rhum ou autre pour la note finale avant dégustation. .Avant de se lancer en cuisine il faut être sûr de la nature de sa récolte. Sans intrus inconnu ajouté parce qu’il est joli et peut-être très toxique. Voici, ci-dessous un choix sans problème d’espèces recommandables à condition qu’elles  soient bien celles-là sans aucun doute possible.

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Bonne balade sur le Parcours des Graves et n’appuyez pas trop sur le champignon. Prenez le temps de respirer et d’admirer.

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Sur le chemin des crêtes

Juste un petit tour dans le bois d’à côté pour voir si la pousse, déjà observée, de Chanterelles à pied jaune a pris un peu d’ampleur. En effet, leur dimension et leur nombre

ce 27 novembre, à onze jours d’écart de la dernière visite, ont bien progressé.

On retrouvait également, côté comestibles, quelques Lactaires délicieux. Et puis, pas loin d’Artomyces pixidatus, une espèce de Clavaire que nous n’avions jamais observé.

Ce fut l’occasion de se plonger dans la littérature, d’y trouver quelques pistes telles Ramaria gracilis (pas d’odeur d’anis ressentie fortement), Phaeoclavulina flacida et Clavulina cinerea, de recouper dans les galeries d’images sur Internet et, non convaincu, de poster images et interrogations sur deux pages Facebook dédiées aux champignons. Echanger c’est souvent trouver. C’est ainsi que grâce à Didier A. et Martine V. nous avons pris la piste de Clavulina cristata aussi appelée Clavulina coralloides.

Le fait que notre « trouvaille » soit noircie à sa base par un pyrénomycète parasite  Helminthosphaeria clavariarum a grandement contribué a son identification. Comme il est expliqué, notamment sur Mycocharentes et sur Champyves, le minuscule champignon parasite apparait souvent sur cette clavaire et « la colore en gris plus ou moins foncé jusqu’au noir ». Sur Mycocharentes, Patrice Tanchaud remarque que cette coloration fait « ressembler rapidement » la Clavaire à crêtes (son nom français) « à Clavulina cinerea, mais ce dernier a des extrémités arrondies ». Chez Champyves il est précisé que pour celle à crêtes on observe des « pointes aiguës et aplaties ».

Si le but initial de cette sortie était la récolte de Chanterelles à pied jaune, la découverte, après recherches et échanges, de Clavulina cristata = Clavulina coralloides parasitée par Helminthosphaeria clavariarum nous a passionné.

Michel Pujol

Sortie ensoleillée avec Natur’Jalles

Dame Nature serait-elle bienveillante avec celles et ceux qui la protègent? La sortie  du samedi 19 novembre de Natur’Jalles au Taillan-Médoc, guidée par A la poursuite des champignons, semble en porter témoignage. Le soleil brillait. Idéal pour partager quelques lumières de l’expérience en mycologie avec un groupe très motivé. Retour sur les lieux explorés le mois dernier. Quelques espèces toujours présentes telle le Paxille à pied noir mais ce dernier surpassé par les pousses innombrables de son « cousin » le Paxille enroulé , le lactaire lié aux chênes Lactarius quietus, celui plus ambivalent Lactarius chrysorrheus et la très jaune Amanite citrine.

Le départ de la balade était donné en tout début d’après-midi par la présidente Martine Leblond qui soulignait notamment le lien de Natur’Jalles avec la SEPANSO qui œuvre depuis 1969 pour la sauvegarde du patrimoine naturel.

Dans les échanges il était relevé que l’appellation latine genre-espèce permet d’identifier un champignon et  le distinguer d’un autre. Les noms vernaculaires pour une seule espèce peuvent être légion. Ainsi en-est-il pour (ci-dessus) Macrolepiota procera la Coulemelle également appelée Lépiote élevée, St Michel, Parasol, Nez de chat et Baguette de tambour. L’inverse peut se produire pour « vesse de loup » qui désigne, chez des cueilleurs, à la fois des slérodermes, des lycoperdons et autres spécimens plutôt ronds. Lors de cette balade les « vesses » rencontrées, parfois à pas … de loup, furent notamment Scleroderma citrinum, Lycoperdon perlatum, Calvatia excipuliformis et la pionnière Pisolithus arhizus. De quoi y perdre son latin mais tout de même pas son chemin.

Tout en cheminant on perçoit son odeur (les mouches aussi qui en dispersent les spores). Clathrus archeri (ci-dessus) a été de nombreuses fois rencontré ce jour-là mais cueilli en entier avec délicatesse il montre toute sa beauté.

Parmi les bouquets offert par Dame Nature à la vue des promeneurs beaucoup d’Hypholomes en touffes mais aussi ces Coprins proches de C. micaceus mais qui nous semblent plus correspondre à Coprinellus saccharinus.

Surtout en fin de balade offerts à la vue et vite dans les paniers des gastronomes: des Bolets bai aux allures de Suillus vus du dessus tant la pluie avait délavé leurs chapeaux mais bien Imleria badia une fois détachés du sol recouvert d’aiguilles de pin.

Il s’agissait ensuite de disposer et de classer quelques uns des champignons rencontrés. Pas tous bons, loin s’en faut, pour l’assiette du consommateur mais méritant quelques questions et commentaires.

La nuit allait bientôt tomber quand les derniers participants, celles et ceux qui avaient pu rester jusqu’au bout, posaient, en compagnie de Martine et Thierry Leblond, devant les espèces rencontrées lors de ce jour ensoleillé.

Michel Pujol

Les Chanterelles de retour mais pas que …

Températures plus basses, pluies … Allaient-elles apparaître? Notre œil  inquisiteur inspectait fréquemment un endroit propice dans le bois d’à côté et puis, le 16 novembre, nous vîmes, encore toutes petites, entre aiguilles de pins, mousses et à l’abri de fougères « nos » Chanterelles à pieds jaunes latinement appellées Craterellus lutescens. 

Une vieille connaissance de nos bois et aussi de notre cuisine. Certes dans cette dernière il convient de les recevoir plus épanouies quoique. Nous les y préférons à leurs cousines dites à tube Craterellus tubaeformis comestibles également mais à la texture moins tendre que ces petites jaune et marron.

Quelques exemplaires avaient tout de même commencé à grandir mais nous étions vraiment en tout début de pousse du moins en cet endroit car, notamment sur les pages Facebook dédiées aux champignons, nous avions vu, les jours précédents, de très belles récoltes dans des régions aux températures plus basses.

Etre à l’écoute de la Nature c’est aussi remarquer d’autres espèces en particulier sur le sureau. Un arbre sur lequel, dit-on, Judas se serait pendu. Nous y avions aperçu, une semaine auparavant une première oreille et là, hier, les oreilles avaient poussé … en boucle.

Les espèces, ci-dessus, ne sont pas vraiment nouvelles. Nous les avons déjà rencontrées cette saison. Lactaires et fausses girolles fréquentent les mêmes biotopes, Lactarius quietus, lui n’est vraiment présent que sous les chênes.

Très présents aussi en ce moment les belles étoiles rouge du Clathre d’Archer, les buissons multi pointes du Clavaire à pyxides, le jaune de l’Amanite citrine et le pied jaunissant, au grattage, de l’Agaric pintade.

Plus rare à cet endroit, du moins était-ce la première fois que nous le remarquions, ce Stophaire orangé.

Pas très loin de Leratiomyces ceres mais sur feuillus ce Clitocybe certes petit mais très élégant.

Enfin, comment ne pas faire de différence entre l’aspect quasi glabre de la Calvatie en coupe et les pierreries du Lycoperdon perlé? Quelque promeneur rencontré dans le bois, souhaitant inspecter notre panier, n’en démordait pas. « Des vesses de loup! » Un point c’est tout. Des vesses! pas de quoi lanterner…

Michel Pujol

Avec le Centre Socioculturel Les Terrasses à Martignas-sur-Jalle

Prévue le 4 novembre et reportée au 10 novembre pour cause de pluie, la sortie mycologique des Terrasses animée par « A la poursuite des champignons » a pu se dérouler par beau temps. Cyrielle Turban, du Centre Socioculturel, et Josette Bastida avaient fait la reconnaissance des lieux bien avant pour que cette balade permette de rencontrer de nombreuses espèces.

Les recherches sous feuillus et résineux en bordure de Jalle allaient être à la fois fructueuses et instructives. Avant d’entrer dans le bois, des Lactaires délicieux (comestibles à la grande joie d’Alice) étaient repérés à la lisière, près des pins, mais pas que.. En effet, tout au long du parcours un grand nombre de Russules de différentes espèces étaient vues ainsi que d’autres lactaires que le délicieux, notamment celui lié aux chênes (Lactarius quietus).

Point de cèpe trouvé sinon des suspiscions de ramassages antérieurs ayant laissé quelques traces différentes, bien sûr, de celles des sangliers. Des bolets quand même chez les Suillus, à revêtement du chapeau glissant, tels Suillus bovinus et Suillus granulatus mais aussi un Leccinum avec son « petit » accroché au pied. Ce Bolet orangé (photo de gauche) était le seul de son espèce trouvé ainsi  que le minuscule Hygrocybe (photo de droite) lequel témoignait que la prairie sur laquelle il poussait ne semblait pas polluée par quelques additifs chimiques.

Il convenait de s’arrêter quelques instants devant ces souches pour onserver cette espèce lignicole très courante dans sa forme de croissance moyenne (à gauche) et à peine naissante (à droite). On aura reconnu l’Hypholome en touffes, Hypholoma fasciculare, aux lames verdâtres.

En fin de balade, les espèces prélevées étaient triées par genres afin de peaufiner les dernières descriptions et recommendations. Dans une des assiettes une Amanite phalloïde restait éloignée des Lactaires délicieux tandis que les différentes russules offraient au soleil de midi leurs belles couleurs et ce n’est pas parce qu’un champignon est beau qu’il est comestible. C’est plus compliqué ainsi qu’on aura pu le lire dans les éditions girondines de « Sud Ouest » ce samedi 12 novembre.

Michel Pujol

Natur’Jalles au rendez-vous d’octobre

Si, en matière de biodiversité et de conditions climatiques, les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément, en revanche, pour ce qui est de la fidélité, le compagnonage Natur’Jalles et A la poursuite des champignons est toujours aussi agréable. La sortie mycologique de ce samedi 22 octobre en porte témoignage. « Très belle sortie avec des personnes intéressées et sympathiques! » dixit Martine Leblond présidente de la première association citée.

Leur histoire remonte au 10 octobre 2020 puis se poursuit le samedi 9 octobre et le samedi 13 novembre 2021. Donc ce samedi 22 octobre 2022 était l’occasion de continuer les recherches de champignons dans la forêt communale du Taillan-Médoc riche en biotopes propices, feuillus et résineux.

Un groupe de personnes intéressées et sympathiques prenait donc le départ des recherches .

Première rencontre, celle du Paxille à pied noir ( Tapinella atrotomentosa ) , ici en bouquet, que nous allions retrouver, notamment plus solitaire, à de nombreuses reprises. Les différentes russules étaient testées au « fer » et au « gaïac », les amanites (pas de phalloide observée) décrites de la base du pied à la tête, les bolets classés cèpes – suillus – xerocomus pour aller du genre à l’espèce. Parmi les bolets, quelques bais ( Imleria badia ) et beaucoup de chrysenterons ( Xerocomellus chrysenteron ). Une balade très interactive avec des questionnements, entre autres, sur la comestibilité ou pas des espèces rencontrées, la durée de la pousse d’un champignon et … l’influence de la lune. Bref une leçon de choses très agréable.

Outre quelques amanites (à droite) un premier petit cèpe ( Boletus edulis à gauche) était trouvé.

Et un autre, bien plus gros, ravissait son cueilleur et allait compléter le panier contenant au total cinq edulis.

Le groupe se rassemblait sur le chemin avec les récoltes diverses pour revenir vers le point de départ

où les tables étaient dressées pour installer et commenter les différentes espèces trouvées notamment une Astrée hygrométrique ( Astraeus hygrometricus ). On l’aura compris: en forme d’étoile. 

Une balade placée sous la bonne étoile en quelque sorte …

Michel Pujol

A chaque jour ses stipes …

Ces derniers jours, dans le bois d’à côté, l’humidité aidant, les espèces se diversifient. Timidement certes mais si la Collybie du chêne (ci-dessous fin septembre)

continue à prédominer dans les sous-bois aérés, 

ce 13 octobre nous avons retrouvé cette espèce avec un bouquet de Sparassis crépu (ci-dessus) sans doute abandonné par des promeneurs.

Autres stipes, bien accrochés aux branches, ceux du Polypore moucheté (ci-dessus) très présent sur notre parcours.

Espèce très présente également ce jour-là, en bordure herbeuse de chemin, l’Agaric jaunissant reconnaissable, jeune, à son chapeau en « pyramide tronquée ». Plus tard, le stipe s’allonge, bien épaissi voire bulbeux à la base et, surtout, le jaunissement au grattage et l’odeur iodoforme, d’encre. Des témoignages de personnes intoxiquées par cette espèce rapportent une odeur désagréable à la cuisson qui devrait alerter ceux qui pensent avoir affaire au Rosé des prés.

Celui-là dont le stipe se tord doucement sans casser et aux lames bien espacées est, en revanche comestible (cuit). Le Faux mousseron se dressait non loin de l’Agaric jaunissant sur le même biotope.

Deux jours après, le 15 octobre, nous rencontrions, pour la première fois cette année, ce champignon reconnaissable notamment à son odeur très forte de farine mouillée. Peut-être une bonne nouvelle quand on sair que le meunier est aussi appelé « la mère du cèpe » dont il partage les mêmes endroits. Nous avons bien regardé tout autour mais point de cèpe ce jour là.

Les lignicoles perdurent comme l’indique notre planche ci-dessus.

Les russules commencent timidement à apparaître.

Bien plus en nombre sont les Collybies à larges feuilles.

Quelques Plutées cf. couleur de cerf montrent leurs lames roses.

Qui suis-je vue de dessous avec ce stipe chiné et anneau glissant. La recherche des champignons serait-ce le pied (le stipe)? Pas que mais il faut marcher pour avancer et s’arrêter pour découvrir. Utiliser ses cinq sens et aussi sa mémoire.

Vous l’avez bien sûr reconnue cette Coulemelle au large chapeau qui, au Porge par exemple, avait éveillé les appétits.

La saison ne ferait-elle que commencer? Il reste bien d’autres stipes à reconnaître et à découvrir.

Michel Pujol

La rando des cèpes au Porge: jamais deux sans trois

Quand on aime on ne refuse pas… Après l’édition 2020 puis celle de 2021, notre association « A la poursuite des champignons » a été contactée par « Sports Loisirs Le Porge » pour animer ce dimanche 9 octobre sa traditionnelle rando des cèpes. Olivier Fitte était aux commandes pour guider le groupe, depuis le Pas du Bouc, à travers la forêt communale sur et autour de l’ancienne piste des résiniers et le long du canal.

Un groupe particulièrement important cette année (photo ci-dessus). Plusieurs dizaines de personnes de tous âges dont certaines revenaient participer à cette « rando des cèpes » qui se révéla ce dimanche … sans cèpe en raison du manque de pluie de ces derniers jours. Mais , le nombre de participants aidant, nous avons eu l’occasion de trouver quelques espèces liées à la variété de la végétation de ces lieux riches en résineux et feuillus avec des sous-bois abritant habituellement une fonge très diverse.

Olivier Fitte mit en exergue l’importance de cette diversité botanique et fongique et les liens de correspondances inter espèces, notamment souterrains, conduisant à l’équilibre de la Nature et à ses bienfaits pour l’espèce humaine laquelle a intérêt à  sauvegarder cet environnement voire l’améliorer.

Nous avons pu répondre aux interrogations nombreuses et pertinentes sur les espèces de champignons trouvées par les « randonneurs » et rappelé les conseils de sécurité concernant les consommations éventuelles. Notamment bien observer tous les caractères du champignon ramassé dans son entier pour éviter de se tromper dans les identifications.

Comme par exemple ces Coulemelles, récoltées dimanche. Leur pied (stipe) est recouvert de chinures, le chapeau mamelonné habillé de mèches. Leur aspect « baguette de tambour » (ci-dessus) n’a rien à voir avec le pied épais et plutôt brun sombre de Chrorophyllum brunneum (photo ci-dessous) mais ces deux espèces, l’une comestible et l’autre pas du tout, font l’objet de confusions facheuses en ce moment répertoriées en nombre par les centres anti-poison.. 

Outre les Coulemelles à divers stades d’évolution, les participants (notamment les plus jeunes)

ont découvert, entre autres, beaucoup de Collybies du chêne, quelques Marasmes, Mycènes (dont Mycena seynesii sur plusieurs pommes des pins) et beaucoup de lignicoles (dont la Langue de bœuf –Fistulina hepatica– et le Polypore de Forquignon -Polyporus tuberaster-) Ce dernier dans les mains des fillettes ci-dessus et photographié peu après dans un autre bois du Porge (ci dessous).

En espérant pouvoir être au départ l’année prochaine? Alors écrira-t-on: Jamais trois sans quatre…

Michel Pujol