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Sortie ensoleillée avec Natur’Jalles

Dame Nature serait-elle bienveillante avec celles et ceux qui la protègent? La sortie  du samedi 19 novembre de Natur’Jalles au Taillan-Médoc, guidée par A la poursuite des champignons, semble en porter témoignage. Le soleil brillait. Idéal pour partager quelques lumières de l’expérience en mycologie avec un groupe très motivé. Retour sur les lieux explorés le mois dernier. Quelques espèces toujours présentes telle le Paxille à pied noir mais ce dernier surpassé par les pousses innombrables de son « cousin » le Paxille enroulé , le lactaire lié aux chênes Lactarius quietus, celui plus ambivalent Lactarius chrysorrheus et la très jaune Amanite citrine.

Le départ de la balade était donné en tout début d’après-midi par la présidente Martine Leblond qui soulignait notamment le lien de Natur’Jalles avec la SEPANSO qui œuvre depuis 1969 pour la sauvegarde du patrimoine naturel.

Dans les échanges il était relevé que l’appellation latine genre-espèce permet d’identifier un champignon et  le distinguer d’un autre. Les noms vernaculaires pour une seule espèce peuvent être légion. Ainsi en-est-il pour (ci-dessus) Macrolepiota procera la Coulemelle également appelée Lépiote élevée, St Michel, Parasol, Nez de chat et Baguette de tambour. L’inverse peut se produire pour « vesse de loup » qui désigne, chez des cueilleurs, à la fois des slérodermes, des lycoperdons et autres spécimens plutôt ronds. Lors de cette balade les « vesses » rencontrées, parfois à pas … de loup, furent notamment Scleroderma citrinum, Lycoperdon perlatum, Calvatia excipuliformis et la pionnière Pisolithus arhizus. De quoi y perdre son latin mais tout de même pas son chemin.

Tout en cheminant on perçoit son odeur (les mouches aussi qui en dispersent les spores). Clathrus archeri (ci-dessus) a été de nombreuses fois rencontré ce jour-là mais cueilli en entier avec délicatesse il montre toute sa beauté.

Parmi les bouquets offert par Dame Nature à la vue des promeneurs beaucoup d’Hypholomes en touffes mais aussi ces Coprins proches de C. micaceus mais qui nous semblent plus correspondre à Coprinellus saccharinus.

Surtout en fin de balade offerts à la vue et vite dans les paniers des gastronomes: des Bolets bai aux allures de Suillus vus du dessus tant la pluie avait délavé leurs chapeaux mais bien Imleria badia une fois détachés du sol recouvert d’aiguilles de pin.

Il s’agissait ensuite de disposer et de classer quelques uns des champignons rencontrés. Pas tous bons, loin s’en faut, pour l’assiette du consommateur mais méritant quelques questions et commentaires.

La nuit allait bientôt tomber quand les derniers participants, celles et ceux qui avaient pu rester jusqu’au bout, posaient, en compagnie de Martine et Thierry Leblond, devant les espèces rencontrées lors de ce jour ensoleillé.

Michel Pujol

Les Chanterelles de retour mais pas que …

Températures plus basses, pluies … Allaient-elles apparaître? Notre œil  inquisiteur inspectait fréquemment un endroit propice dans le bois d’à côté et puis, le 16 novembre, nous vîmes, encore toutes petites, entre aiguilles de pins, mousses et à l’abri de fougères « nos » Chanterelles à pieds jaunes latinement appellées Craterellus lutescens. 

Une vieille connaissance de nos bois et aussi de notre cuisine. Certes dans cette dernière il convient de les recevoir plus épanouies quoique. Nous les y préférons à leurs cousines dites à tube Craterellus tubaeformis comestibles également mais à la texture moins tendre que ces petites jaune et marron.

Quelques exemplaires avaient tout de même commencé à grandir mais nous étions vraiment en tout début de pousse du moins en cet endroit car, notamment sur les pages Facebook dédiées aux champignons, nous avions vu, les jours précédents, de très belles récoltes dans des régions aux températures plus basses.

Etre à l’écoute de la Nature c’est aussi remarquer d’autres espèces en particulier sur le sureau. Un arbre sur lequel, dit-on, Judas se serait pendu. Nous y avions aperçu, une semaine auparavant une première oreille et là, hier, les oreilles avaient poussé … en boucle.

Les espèces, ci-dessus, ne sont pas vraiment nouvelles. Nous les avons déjà rencontrées cette saison. Lactaires et fausses girolles fréquentent les mêmes biotopes, Lactarius quietus, lui n’est vraiment présent que sous les chênes.

Très présents aussi en ce moment les belles étoiles rouge du Clathre d’Archer, les buissons multi pointes du Clavaire à pyxides, le jaune de l’Amanite citrine et le pied jaunissant, au grattage, de l’Agaric pintade.

Plus rare à cet endroit, du moins était-ce la première fois que nous le remarquions, ce Stophaire orangé.

Pas très loin de Leratiomyces ceres mais sur feuillus ce Clitocybe certes petit mais très élégant.

Enfin, comment ne pas faire de différence entre l’aspect quasi glabre de la Calvatie en coupe et les pierreries du Lycoperdon perlé? Quelque promeneur rencontré dans le bois, souhaitant inspecter notre panier, n’en démordait pas. « Des vesses de loup! » Un point c’est tout. Des vesses! pas de quoi lanterner…

Michel Pujol

Couleurs de juin: du lion fauve au rouge sorcière

Pas terrible la chaleur avant ce 11 juin mais la pluie tout de même … Envie d’aller faire un saut, en quelques enjambées, et d’inspecter, pieds joints, cette station de verdettes qui, chaque année, enchante nos yeux et nos papilles. Une station bien aérée ouverte au soleil et plusieurs endroits à l’entour plus protégés mais aussi riches en Russula virescens. Que nenni, ce 11 juin point d’espèce succulente  vert moucheté mais un lignicole haut en couleur.

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Ce Plutée se reconnait de loin à sa couleur jaune décrite « jaune de lion ». Cet animal plutôt fauve n’est pas de dimension léonine et rappelle, à cet égard, la stature du Plutée couleur de cerf .

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Outre la stature, il partage avec cet « animal » les lames rose saumon à maturité, caractères entre autres du genre Pluteus. Sur notre récolte, on observe le mamelon bien prononcé au centre du chapeau et la marge striée, ce dernier caractère s’accentuant par temps humide.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1235910765.jpg

Lors de notre rapide examen microscopique nous n’avons pas observé de pleurocystides ornées d’excroissances apicales. Les cystides nous sont apparues fusiformes souvent de dimensions importantes par rapport à celles des spores (ci-dessus, une des plus petites cystides à l’échelle).

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A proximité du « lion », un cœur de sorcière, cette étoile rouge qui attire les mouches lesquelles disséminent les très nombreuses spores de la gleba noire et gluante qui en orne les branches rouges.

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En écrasant une minuscule goutte noire sur une lame on observe d’ailleurs, au microscope, pléthore de spores allongées. La structure de la chair rose regorge de cellules rondes.

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Pas loin de l’Anthurus d’Archer, quelques vestiges de Clathre rouge que nous avons aussi « microscopés » (la photo de l’espèce sur la planche n’est pas celle des débris recueillis mais les images de microscopie si). Spores de même forme, plus petites et structure de la chair quasi à l’identique. Deux espèces très proches. De l’étoile au brûle-parfum il n’est qu’un champignon.

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Ensuite, ce 11 juin le fil à la patte de deux Collybies aux larges feuilles

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avec un focus sur l’ornementation du dessus du chapeau et l’insertion des larges lames.

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Enfin, en queue de liste et de parcours une espèce courante sous chênes mais pas que, Collybia dryophila (nous l’avons apprise sous cette appellation) , dénommée aujourd’hui Gymnopus dryophilus. Souvent noms varient mais l’amour des arbres (dryophile) perdure.

                                                                                                                                                M.P.