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Couleurs de juin: du lion fauve au rouge sorcière

Pas terrible la chaleur avant ce 11 juin mais la pluie tout de même … Envie d’aller faire un saut, en quelques enjambées, et d’inspecter, pieds joints, cette station de verdettes qui, chaque année, enchante nos yeux et nos papilles. Une station bien aérée ouverte au soleil et plusieurs endroits à l’entour plus protégés mais aussi riches en Russula virescens. Que nenni, ce 11 juin point d’espèce succulente  vert moucheté mais un lignicole haut en couleur.

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Ce Plutée se reconnait de loin à sa couleur jaune décrite « jaune de lion ». Cet animal plutôt fauve n’est pas de dimension léonine et rappelle, à cet égard, la stature du Plutée couleur de cerf .

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Outre la stature, il partage avec cet « animal » les lames rose saumon à maturité, caractères entre autres du genre Pluteus. Sur notre récolte, on observe le mamelon bien prononcé au centre du chapeau et la marge striée, ce dernier caractère s’accentuant par temps humide.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1235910765.jpg

Lors de notre rapide examen microscopique nous n’avons pas observé de pleurocystides ornées d’excroissances apicales. Les cystides nous sont apparues fusiformes souvent de dimensions importantes par rapport à celles des spores (ci-dessus, une des plus petites cystides à l’échelle).

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A proximité du « lion », un cœur de sorcière, cette étoile rouge qui attire les mouches lesquelles disséminent les très nombreuses spores de la gleba noire et gluante qui en orne les branches rouges.

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En écrasant une minuscule goutte noire sur une lame on observe d’ailleurs, au microscope, pléthore de spores allongées. La structure de la chair rose regorge de cellules rondes.

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Pas loin de l’Anthurus d’Archer, quelques vestiges de Clathre rouge que nous avons aussi « microscopés » (la photo de l’espèce sur la planche n’est pas celle des débris recueillis mais les images de microscopie si). Spores de même forme, plus petites et structure de la chair quasi à l’identique. Deux espèces très proches. De l’étoile au brûle-parfum il n’est qu’un champignon.

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Ensuite, ce 11 juin le fil à la patte de deux Collybies aux larges feuilles

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avec un focus sur l’ornementation du dessus du chapeau et l’insertion des larges lames.

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Enfin, en queue de liste et de parcours une espèce courante sous chênes mais pas que, Collybia dryophila (nous l’avons apprise sous cette appellation) , dénommée aujourd’hui Gymnopus dryophilus. Souvent noms varient mais l’amour des arbres (dryophile) perdure.

                                                                                                                                                M.P.

Du rouge sur le B.R.F.

Le bois raméal fragmenté (B.R.F.) est une véritable mine à champignons saprotrophes, un terrain d’éclosion quand ailleurs, en forêt, hors lignicoles « exsiccatés » aucune pousse n’apparaît. Ces derniers jours en plaine, sur nos biotopes girondins de prédilection, les conditions climatiques n’ont pas permis aux habituelles russules et autres de pointer un bout de chapeau de mai. Mais dans des endroits urbanisés où les jardiniers des espaces verts ajoutent moult B.R.F. pour garder l’humidité des arrosages et nourrir les plantes plantées, là donc on entrevoit par exemple des taches rouges et des œufs blancs.

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Le Clathrus ruber  (Clathre rouge, Clathre en cage, Cœur de sorcière) , aime plonger ses épais rhizomorphes dans le B.R.F. pour y puiser sa force qui éclatera en une espèce de brûle parfum marocain aux mailles épaisses.

Le parfum justement ne rappelle pas celui, complexe, de l’entrée d’un magasin de produits de beauté. Pas vraiment N°5 mais affriolant  pour les mouches qui se posent sur la gleba noirâtre puis vont en disséminer les spores. Comme le Satyre puant et l’Anthurus d’Archer, autres phallales, le Clathre rouge vampe les mouches avec sa forte odeur plutôt désagréable pour le nez humain.

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Côté microscopie (ci-dessus une étude à partir d’une précédente récolte) les spores cylindriques sont très nombreuses et de dimensions peu variables (ici moyenne de 4,8 µm x 1,8µm, la structure du réceptacle, portant sur la face interne la gleba, est en « nid d’abeille » (en haut de la planche). Ainsi que le remarquent Breitenbach & Kränzlin, les hyphes de l’exopéridie sont cloisonnées non bouclées alors que celles de l’endopéridie sont cloisonnées et partiellement bouclées (en bas à gauche sur notre planche).

 Quant aux appellations, que diable! le rouge sied aux flammes de l’enfer que l’on vouait aux sorcières et Courtecuisse indique que « Le nom [Cœur de sorcière] est adapté des noms vernaculaires espagnol et serbe ».

M.P.

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Petite bibliographie:

 Breitenbach & Kränzlin Champignons de Suisse tome 2 n° 524

Courtecuisse & Duhem Guide des champignons de France et d’Europe n°1750

Marchand Champignons du Nprd et du Midi tome 4 n° 379

Eyssartier & Roux Le guide des champignons France et Europe page 1054

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