Archives du mot-clé Gradignan

Touffe printanière

Chantera-t-il ce printemps dans les buissons? Arrivé hier, aussi dans les bois, il fleurit abondamment notamment de bleues Muscaris. Quant aux carpophores, ils ne sont pas légion excepté un Amadouvier ancien toujours fidèle au poste. En fin de balade une touffe apparaît …

Ces Hypholomes auront été les seuls « frais » de notre promenade printanière. Récents ci-dessus.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est hypholoma-fasciculare-2.jpg

Plus évolués ci-dessus.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est hypholoma-fasciculare-1.jpg

Vus dessus dessous ces Hypholomes méritent bien leur appellation en touffes. On ajoutera que cette espèce est mortelle comme on le lira sur Mycodb qui relève notamment un cas mortel au Japon en 1983.

Mars et ça repart?

Un petit tour dans le bois d’à côté. Et si à la mi mars ça repartait?

Ces vestiges de Chanterelles à tube Craterellus tubaeformis qui perduraient dans un endroit où nous en avions déjà récolté mais en seulement quatre exemplaires et aucune autre autour ni sur une autre station habituelle.

Seuls autres champignons aperçus ces Amanite citrine Amanita citrina. Une à l’abri d’un pied d’un arbre et l’autre en bord de chemin, loin l’une de l’autre. En attendant un peu de chaleur pour booster les pousses…

M.P.

Tendre l’Oreille de mi-novembre à début février

Observer au même endroit (dans le bois d’à côté), sur le même support (un Sureau), la même espèce (L’oreille de Judas) et ce, pendant deux mois et demi. Cela enseigne sur un champignon, son biotope et les conditions climatiques qu’il rencontre.

Recherchant, à la mi-novembre 2022 d’éventuelles pousses d’Oreilles de Judas (Auricularia auricula-judae) sur des Sureaux noir (Sambucus nigra) nous découvrons (photo ci-dessus) des carpophores bien épanouis ayant émergé sans doute bien auparavant. Bien que comestibles nous les laissons sur leur perchoir en pensant que, s’ils échappent à quelque amateur de cuisine chinoise, nous pourrons voir comment elles résistent à l’épreuve du temps. Le temps qui passe et le temps qu’il fait.

Près de deux semaines après elles sont toujours là. Leur couleur a un peu varié mais elles semblent toujours « apétissantes » de ce côté de « notre » sureau.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est auricularia-mp4.jpg

En revanche, de l’autre côté, vues de plus loin elles paraissent plus asséchées.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est auricularia-mp5.jpg

Deux semaines après, si l’écorce du sureau s’est détachée en partie, les oreilles ont refait leur jeunesse en gardant la même … génèse.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est auricularia-mp6.jpg

Des espèces de cloches semblent sonner le renouveau. On distingue même une petite pousse à la naissance d’une branche sous la date de prise de la photo. Il y a bien eu des baisses de température et des manques d’humidité mais l’arbre nourricier a dû communiquer ses réserves à son hôte.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est auricularia-mp7.jpg

En revanche, presque deux semaines après, ce 2 février 2023, elles semblent approcher leur fin là vraiment désséchées. La mousse est toujours aussi fournie et l’écorce a quelque peu sauté.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est auricularia-mp8.jpg

Vu de l’autre côté, les oreilles ne sont plus qu’exciccatas aussi sèches que leur support dénudé d’écorce. Serait-ce la fin? repartiront-elles? Nous verrons dans les prochains jours.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est chanterelles.jpg

Les Chanterelles, elles, étaient toujours présentes. Bien moins nombreuses mais encore appétissantes. Après avoir tendu l’oreille ne restait plus qu’à tendre la main.

Michel Pujol

Vint le vingt, les tubes de l’hiver en plus

Prend-t-on les mêmes pour recommencer à peu de jours de distance? Nous parlons bien entendu du bois d’à côté. Le 6 janvier nous avions rencontré Judas ou plutôt son oreille. Ce 20 janvier nous la retrouvions en même lieu et place

Auricularia auricula-judae quasiment à l’identique comme si ces champignons s’étaient statufiés, très en creux, sans vraiment évoluer en quatorze jours.

Toujours là, mais elles remplacées par de nouveaux carpophores, les Amanites citrines

en moins d’une dizaine d’exemplaires sur notre parcours feuillus-résineux et, dans un endroit exploré sans succès le 6 janvier nous retrouvions, en décalé par rapport aux années précédentes, nos « tubes de l’hiver » Craterellus tubaeformis.

Ces Chanterelles bien reconnaissables avec leur chapeau épais et surtout leur pied tubulaire avaient poussé là en nombre

et non loin des tubes quelques « lumineuses » voisinaient avec leurs « cousines »

On retrouvait Craterellus lutescens de l’autre côté du chemin là où elles étaient déjà présentes en début du mois

et que chante l’hiver avec ses « tubes » et ses pousses plutôt … micro.

Michel Pujol

Lumineusement permanentes ces Chanterelles

Les fêtes passent et les champignons trépassent? Que non et pas tous! En particulier Craterellus lutescens qui illumine aussi janvier. Pour preuve, le bois d’à côté où nous les retrouvons souvent en cette période.

Ainsi vendredi 6 janvier le temps clément permettait d’aller faire un tour vers la station où nous les avions déjà repéré et ce ne fut pas vraiment une surprise de les y retrouver.

Pas en grande quantité mais suffisamment pour les partager entre amis selon une recette toujours bien appréciée.

Autres espèces rencontrées.

Des oreilles de Judas sur leur sureau habituel où nous les voyons depuis quelque temps et observé qu’elles ne semblent pas avoir beaucoup évolué en quelques jours.

Autre espèce cette fois bien seulâbre un Bolet des bouviers qui, retourné, parait avoir fait les délices de quelque limace.

Les deux espèces ci-dessus restent bien anecdotiques en regard des chanterelles qui ont rejoint le … dessus du panier.

M.P.

Coprins en bande et débandade des chevelus

Les copains au garde-à-vous: pas un cheveu ne dépasse mais avec les Coprins chevelus c’est un autre histoire. Quatre jours de vie et le défilé prend des airs de déroute.

Il n’est que de les observer tout près du centre de Gradignan en Gironde sur les plate-bandes herbues d’un parking, à la merci des métaux lourds échappés des pots des automobiles qui les frôlent. Le 23 novembre, la bande de Coprinus comatus, toute blanche, avait fière allure sur sa plate-bande. Deux jours après, le 25 novembre, quelques blancs commençaient à brunir et beaucoup d’anciens jeunes avaient déchapeauté et noirci du pied. Enfin, quatre jours avaient suffi, le 27 novembre, pour que la plupart s’affaissent au sol.

Dans la revue de détail, on notait le premier jour de ce défilé quelques différences dans l’évolution de la maturité des spores et de la pilosité de ces champignons à « chevelure épaisse=comatus ». Ils n’étaient pas tous (on le voit ci-dessus) blanc-blanc.

Deux jours après, divers états se mélangeaient entre fière allure, début de chapeau déliquescent et stipes encore dressés.

Mais, ce jour là, six mousquetaires refusaient encore de tomber et paradaient toute chevelure dehors.

Quatre jours après, quelques survivants mais la majorité pieds à terre.

Et, pour ceux qui étaient resté clairs, des pieds humains avaient, sur eux laissé leur méchante empreinte. Non loin de là un petit semblait se cacher des piétons sous les herbes. 

Nous sommes repassés sur les lieux aujourd’hui 2 décembre. Plus rien. Le froid avait sans doute stoppé toute vélléité de pousse de nos copains les Coprins.

Michel Pujol

Sur le chemin des crêtes

Juste un petit tour dans le bois d’à côté pour voir si la pousse, déjà observée, de Chanterelles à pied jaune a pris un peu d’ampleur. En effet, leur dimension et leur nombre

ce 27 novembre, à onze jours d’écart de la dernière visite, ont bien progressé.

On retrouvait également, côté comestibles, quelques Lactaires délicieux. Et puis, pas loin d’Artomyces pixidatus, une espèce de Clavaire que nous n’avions jamais observé.

Ce fut l’occasion de se plonger dans la littérature, d’y trouver quelques pistes telles Ramaria gracilis (pas d’odeur d’anis ressentie fortement), Phaeoclavulina flacida et Clavulina cinerea, de recouper dans les galeries d’images sur Internet et, non convaincu, de poster images et interrogations sur deux pages Facebook dédiées aux champignons. Echanger c’est souvent trouver. C’est ainsi que grâce à Didier A. et Martine V. nous avons pris la piste de Clavulina cristata aussi appelée Clavulina coralloides.

Le fait que notre « trouvaille » soit noircie à sa base par un pyrénomycète parasite  Helminthosphaeria clavariarum a grandement contribué a son identification. Comme il est expliqué, notamment sur Mycocharentes et sur Champyves, le minuscule champignon parasite apparait souvent sur cette clavaire et « la colore en gris plus ou moins foncé jusqu’au noir ». Sur Mycocharentes, Patrice Tanchaud remarque que cette coloration fait « ressembler rapidement » la Clavaire à crêtes (son nom français) « à Clavulina cinerea, mais ce dernier a des extrémités arrondies ». Chez Champyves il est précisé que pour celle à crêtes on observe des « pointes aiguës et aplaties ».

Si le but initial de cette sortie était la récolte de Chanterelles à pied jaune, la découverte, après recherches et échanges, de Clavulina cristata = Clavulina coralloides parasitée par Helminthosphaeria clavariarum nous a passionné.

Michel Pujol

Les Chanterelles de retour mais pas que …

Températures plus basses, pluies … Allaient-elles apparaître? Notre œil  inquisiteur inspectait fréquemment un endroit propice dans le bois d’à côté et puis, le 16 novembre, nous vîmes, encore toutes petites, entre aiguilles de pins, mousses et à l’abri de fougères « nos » Chanterelles à pieds jaunes latinement appellées Craterellus lutescens. 

Une vieille connaissance de nos bois et aussi de notre cuisine. Certes dans cette dernière il convient de les recevoir plus épanouies quoique. Nous les y préférons à leurs cousines dites à tube Craterellus tubaeformis comestibles également mais à la texture moins tendre que ces petites jaune et marron.

Quelques exemplaires avaient tout de même commencé à grandir mais nous étions vraiment en tout début de pousse du moins en cet endroit car, notamment sur les pages Facebook dédiées aux champignons, nous avions vu, les jours précédents, de très belles récoltes dans des régions aux températures plus basses.

Etre à l’écoute de la Nature c’est aussi remarquer d’autres espèces en particulier sur le sureau. Un arbre sur lequel, dit-on, Judas se serait pendu. Nous y avions aperçu, une semaine auparavant une première oreille et là, hier, les oreilles avaient poussé … en boucle.

Les espèces, ci-dessus, ne sont pas vraiment nouvelles. Nous les avons déjà rencontrées cette saison. Lactaires et fausses girolles fréquentent les mêmes biotopes, Lactarius quietus, lui n’est vraiment présent que sous les chênes.

Très présents aussi en ce moment les belles étoiles rouge du Clathre d’Archer, les buissons multi pointes du Clavaire à pyxides, le jaune de l’Amanite citrine et le pied jaunissant, au grattage, de l’Agaric pintade.

Plus rare à cet endroit, du moins était-ce la première fois que nous le remarquions, ce Stophaire orangé.

Pas très loin de Leratiomyces ceres mais sur feuillus ce Clitocybe certes petit mais très élégant.

Enfin, comment ne pas faire de différence entre l’aspect quasi glabre de la Calvatie en coupe et les pierreries du Lycoperdon perlé? Quelque promeneur rencontré dans le bois, souhaitant inspecter notre panier, n’en démordait pas. « Des vesses de loup! » Un point c’est tout. Des vesses! pas de quoi lanterner…

Michel Pujol

Des Coprins à sa porte

Si, entre copains on ne s’oublie pas, les Coprins aussi ne nous laissent pas tomber et, tout chevelus, frappent à la porte de l’objectif régulièrement. Il convient de bien les reconnaître si on souhaite savourer leur compagnie. Alors on les goûte jeunes quand les lames ne noircissent pas.

Tout jeune il était quand il a pointé son chapeau quelque peu hirsute en bordure du jardin.

On était le 16 octobre. Un ainé poussait très près de là, le dominant de la taille mais sans avoir encore noirci.

Quelques jours plus tard, le 2 novembre, un autre jeune se dressait non loin de lauriers roses. Nous toisait-il? Avec mesure il faisait environ cinq centimètres et demi de haut soit 12 cicéros d’après le typomètre à côté. Grandirait-il vite?

Trois jours plus tard, donc ce 5 novembre, sa taille avait doublé (11 centimètres/24 cicéros) et le drôle, de chevelu était bien comatus tout en étant la même personne. S’ils étaient champignons les humains y perdraient, peut-être, leur latin.

Tel une sentinelle, le 16 novembre, celui-ci tenait le haut du trottoir, dans la rue, tout à côté de notre portail. Nous ne l’avions pas vu avant, sans doute tout de blanc vêtu. Le terrain aurait pu semblé inapproprié mais, en novembre 2009, n’avions nous pas trouvé un autre Coprin dont la tête émergeait entre des pavés. Pavé de bonnes intentions sans doute. La bande de Coprins n’a pas fini de nous étonner… 

Michel Pujol

A chaque jour ses stipes …

Ces derniers jours, dans le bois d’à côté, l’humidité aidant, les espèces se diversifient. Timidement certes mais si la Collybie du chêne (ci-dessous fin septembre)

continue à prédominer dans les sous-bois aérés, 

ce 13 octobre nous avons retrouvé cette espèce avec un bouquet de Sparassis crépu (ci-dessus) sans doute abandonné par des promeneurs.

Autres stipes, bien accrochés aux branches, ceux du Polypore moucheté (ci-dessus) très présent sur notre parcours.

Espèce très présente également ce jour-là, en bordure herbeuse de chemin, l’Agaric jaunissant reconnaissable, jeune, à son chapeau en « pyramide tronquée ». Plus tard, le stipe s’allonge, bien épaissi voire bulbeux à la base et, surtout, le jaunissement au grattage et l’odeur iodoforme, d’encre. Des témoignages de personnes intoxiquées par cette espèce rapportent une odeur désagréable à la cuisson qui devrait alerter ceux qui pensent avoir affaire au Rosé des prés.

Celui-là dont le stipe se tord doucement sans casser et aux lames bien espacées est, en revanche comestible (cuit). Le Faux mousseron se dressait non loin de l’Agaric jaunissant sur le même biotope.

Deux jours après, le 15 octobre, nous rencontrions, pour la première fois cette année, ce champignon reconnaissable notamment à son odeur très forte de farine mouillée. Peut-être une bonne nouvelle quand on sair que le meunier est aussi appelé « la mère du cèpe » dont il partage les mêmes endroits. Nous avons bien regardé tout autour mais point de cèpe ce jour là.

Les lignicoles perdurent comme l’indique notre planche ci-dessus.

Les russules commencent timidement à apparaître.

Bien plus en nombre sont les Collybies à larges feuilles.

Quelques Plutées cf. couleur de cerf montrent leurs lames roses.

Qui suis-je vue de dessous avec ce stipe chiné et anneau glissant. La recherche des champignons serait-ce le pied (le stipe)? Pas que mais il faut marcher pour avancer et s’arrêter pour découvrir. Utiliser ses cinq sens et aussi sa mémoire.

Vous l’avez bien sûr reconnue cette Coulemelle au large chapeau qui, au Porge par exemple, avait éveillé les appétits.

La saison ne ferait-elle que commencer? Il reste bien d’autres stipes à reconnaître et à découvrir.

Michel Pujol