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Premiers bolets de bois verts pleins de charmes

L’Ascension allait-elle pousser les primordiums vers le haut dans le bois d’à côté? Faut pas pousser. Dix jours après, la Pentecôte posa -semble-t-il- ses langues de feu au pied des charmes. Alors parurent ces solides bolets bien liés à leurs Carpinus betulus  par leur mycélium et aussi par leur dénomination. De Boletus carpini notamment , ils optèrent, entre autres, pour Leccinum carpini et aujourd’hui, pour l’instant, ils répondent au doux nom de Leccinellum pseudoscabrum. Entendez par scabreux non une histoire tordue mais le côté rude, raboteux de cette espèce très reconnaissable.

La palette fongique s’est un peu élargie au fil du temps. Les Russula vesca, évoquées précédemment, poussaient en petit nombre le 19 mai

et de manière plus épanouie le Lundi de Pentecôte.

Sur leurs supports habituels Lycogala epidendrum commençait à poindre ses boules rouges et Polyporus tuberaster retrouvait ses vieilles branches.

Nous observions également combien Megacollybia platyphylla plonge ses cordons mycéliens dans l’humus feuillu.

Classique, pour ajouter à cette palette de Pentecôte, nous rencontrions l’Hypholome en touffes

mais revenons au sujet et à nos deux « vedettes » du titre sous leurs différents angles, à l’abri de leurs bois verts véritablement plein de charmes.

Michel Pujol

Mix de myxos

Mercredi après-midi, dans le bois d’à coté, « nos » Chanterelles n’habitaient plus leur station. En revanche, sur un tronc à terre, jaillissait un myxomycète rappellant une gerbe de filaments noirs comme autant de vers fins en faisceau.Voisinaient , sur le même support, cet insecte à « mille pattes » (ci-dessus à droite) et un mycète (ci-dessous).

Il s’offrait au regard comme de dures feuilles zonées dont le dessous (en haut à droite) présentait des pores très serrées donnant (sans loupe) l’impression d’une surface presque plate. Trametes versicolor, le mycète  et  Stemonitis axifera, le myxomycète partageaient le même substrat feuillu et moussu en ce 3 mars.

Le myxo était loin d’être un inconnu de nos objectifs du passé. Ainsi (ci-dessous), nous l’avions rencontré en Gironde notamment le 26 juin 2010.

Il était alors bien moins mature que le noir précédent, assez marron. Stemonitis axifera  commun sur bois mort et écorces apparaît plutôt en été et automne selon Mycodb et la couleur du plasmode est d’abord blanc avant de se dresser sur des stipes noirs. Cette évolution de formes et de couleurs présente un des attraits de l’étude des myxomycètes. Nous avions eu l’occasion, par exemple en mai 2012 (montage ci-dessous) de photographier, le même jour, différentes formes de l’évolution de Tubifera ferruginosa.

La plus visible et spectaculaire est peut-être la forme boutonnante orangée (ci-dessous).

Et nous avions saisi un spectacle intéressant de partage de substrat très … animalier. (ci-dessous)

Si les myxos peuvent orner une assiette ( entre autres Tubifera ferruginosa, Fuligo septica et Lycogala epidendrum)

il convient de ne les manger que … des yeux.

Michel Pujol