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A l’écoute de décembre, en Gironde, hors des sentiers battus

Quelles espèces rencontre-t-on quand le froid renforce ses effets sur la fonge à proximité de chez soi et dans d’autres endroits inhabituels? Revue de détails les 6 et 7 décembre.

Sentiers battus

Le 6 décembre, petit tour dans le bois d’à côté. Pas très loin du parking et de ses Coprins, sur les lieux où nous avions rencontré récemment Clavulina cristata et quelques Chanterelles.

Craterellus lutescens y était encore bien présente entre les aiguilles de pin et jusque dans la poche en plastique d’une promeneuse entre-aperçue sur « nos » sentiers, derrière les fougères.

Vues également, elles apparemment non cueillies par les promeneurs, quatre Coulemelles aux chapeaux bien épanouis. Pour le reste, pas grand chose ce jour-là sinon

quelques L. perlatum bien mûrs et sûrement moins d’autres espèces que les jours précédents.

Hors sentiers battus

Le lendemain 7 décembre, en compagnie de l’ami et expert, notamment en mycologie, Jean-Christophe Blanchard nous allions, hors de nos sentiers battus mais toujours en Gironde, nous rendre compte, s’il en était besoin, qu’en changeant de biotopes (1) et dans les mêmes conditions climatiques, la diversité fongique peut être au rendez-vous là et pas ailleurs. Certes nous n’avons pas de Pin laricio ni de cèdres, entre autres, dans le bois d’à côté et ceci peut expliquer cela: la trentaine d’espèces (2) rencontrées ce 7 décembre.

Des endroits très humides en contrebas de prés « fourmillaient » de sureaux et conséquemment d’Oreilles de Judas. Auricularia auricula-judae en masse (ci-dessus) sur un tronc épais et moussu à terre

ou plus mature pas loin de là.

Autre espèce assez courante, cette fois-ci sous cèdres, la Lépiote de Forquignon apparaissant en troupes.

 Plus rare, le Tricholome de Batsch qui peut pousser à la fois sous feuillus et sous conifères.

Un autre Tricholome, celui-ci répandu dans les forêts de pins sur sol calcaire, le Tricholome terreux appelé aussi Petit gris et Charbonnier, ci-dessus chapeaux plutôt ouverts et ci-dessous plus serrés.

Autre espèce appartenant au même genre

lui aussi calcicole, Tricholoma scalpturatum, à la chair jaunissante avec l’âge.

D’une brillance étonnante, cette Pholiote luisante se trouverait-elle au diable vauvert voire en enfer, foi de Lucifer…

Pour ajouter aux espèces rares rencontrées ce 7 décembre, voici, ci-dessus,  Agaricus cuprobrunneus, l’Agaric brun cuivré.

Enfin, pour ce qui concerne les espèces dont les photos révèlent, selon nous, une grande beauté terminons cette galerie avec Leucopaxillus amarus certes amer et Lepista saeva au joli pied violet dit aussi Tricholome masqué, Tricholome sinistre et Tricholome des oies. Et n’est-ce pas, en ce moment, la période pendant laquelle nous voyons haut dans le ciel les grues et les oies migrer. En quelque sorte, les oiseaux migrateurs appuient sur … le champignon pour atterrir sur … les pistes?

M.P. en collaboration avec JCB

(1) présence dominante de Pinus nigra sbsp.laricio. Autres essences présentes : Pinus sylvestris, Quercus petraea, Quercus cerris, Alnus glutinosa, Corylus avellana, Ulmus minor. Végétation arbustive : Sambucus nigra, Crataegus monogyna, Buxus sempervirens, Viburnum tinus, Arbutus unedo.

(2) Espèces rencontrées: SUILLUS COLLINITUSAGARICUS CUPREOBRUNNEUS, LEPIOTA CRISTATA, LEPIOTA FORQUIGNONII,  GYMNOPUS DRYOPHILUS , MYCENA HAEMATOPUS, TRICHOLOMA BATSCHII, TRICHOLOMA SCALPTURATUMTRICHOLOMA TERREUM, MELANOLEUCA SP, RHODOCOLLYBIA BUTYRACEA, PSEUDOCLITOCYBE CYATHIFORMIS, LEPISTA SAEVA,  LEPISTA SORDIDA, HOHENBUEHELIA GEOGENIA, LEUCOPAXILLUS AMARUS , PLUTEUS PHLEBOPHORUSINOCYBE SP, CONOCYBE SPHYPHOLOMA FASCICULAREPHOLIOTA LUCIFERA, PROTOSTROPHARIA SEMIGLOBATASTROPHARIA CORONILLA, STROPHARIA CYANEA, HYDNUM ALBIDUMCLAVULINA CRISTATAAMAROPOSTIA STIPTICA , STEREUM HIRSUTUM, AURICULARIA AURICULA-JUDAE, AURICULARIA MESENTERICA

Les Chanterelles de retour mais pas que …

Températures plus basses, pluies … Allaient-elles apparaître? Notre œil  inquisiteur inspectait fréquemment un endroit propice dans le bois d’à côté et puis, le 16 novembre, nous vîmes, encore toutes petites, entre aiguilles de pins, mousses et à l’abri de fougères « nos » Chanterelles à pieds jaunes latinement appellées Craterellus lutescens. 

Une vieille connaissance de nos bois et aussi de notre cuisine. Certes dans cette dernière il convient de les recevoir plus épanouies quoique. Nous les y préférons à leurs cousines dites à tube Craterellus tubaeformis comestibles également mais à la texture moins tendre que ces petites jaune et marron.

Quelques exemplaires avaient tout de même commencé à grandir mais nous étions vraiment en tout début de pousse du moins en cet endroit car, notamment sur les pages Facebook dédiées aux champignons, nous avions vu, les jours précédents, de très belles récoltes dans des régions aux températures plus basses.

Etre à l’écoute de la Nature c’est aussi remarquer d’autres espèces en particulier sur le sureau. Un arbre sur lequel, dit-on, Judas se serait pendu. Nous y avions aperçu, une semaine auparavant une première oreille et là, hier, les oreilles avaient poussé … en boucle.

Les espèces, ci-dessus, ne sont pas vraiment nouvelles. Nous les avons déjà rencontrées cette saison. Lactaires et fausses girolles fréquentent les mêmes biotopes, Lactarius quietus, lui n’est vraiment présent que sous les chênes.

Très présents aussi en ce moment les belles étoiles rouge du Clathre d’Archer, les buissons multi pointes du Clavaire à pyxides, le jaune de l’Amanite citrine et le pied jaunissant, au grattage, de l’Agaric pintade.

Plus rare à cet endroit, du moins était-ce la première fois que nous le remarquions, ce Stophaire orangé.

Pas très loin de Leratiomyces ceres mais sur feuillus ce Clitocybe certes petit mais très élégant.

Enfin, comment ne pas faire de différence entre l’aspect quasi glabre de la Calvatie en coupe et les pierreries du Lycoperdon perlé? Quelque promeneur rencontré dans le bois, souhaitant inspecter notre panier, n’en démordait pas. « Des vesses de loup! » Un point c’est tout. Des vesses! pas de quoi lanterner…

Michel Pujol

Concomitamment

La concomitance de lieux et d’apparitions de pousses de l’Amanite tue mouches et du Cèpe de Bordeaux est loin d’être un secret. Il n’est que, par exemple, de taper sur un moteur de recherches « Muscaria et Edulis » pour que de nombreux liens conduisent vers cette constatation.

Ainsi, hier en Gironde, dans un bois de Gradignan, n’avons nous pas été surpris de rencontrer à proximité l’une de l’autre ces deux espèces. Certes en quantité différente puisque les Amanites tue mouches sortaient à foison

et que les cèpes étaient bien moins nombreux quoique certains indices laissaient à penser que quelques uns d’entre eux avaient été prélevés 

et que celui resté sur place semblait avoir été déjà « canifé » (ci-dessous).

Tout autour, quelques espèces notamment hivernales perduraient.

Entre autres l’Amanite citrine, le Lycoperdon perlé, la Collybie à larges feuilles …

Mais, tout proche des amanites rouges à points blancs, se dressait, non découvert jusqu’alors, un Cèpe de bordeaux

tout en majesté et qui le soir même nous régala alors que très près, dans le même biotope, une Coulemelle

était sur sa fin loin de notre … faim.

Michel Pujol

Couleurs de juin: vert russule à jaune pruineux

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Quelques photos, des légendes qui ne durent pas des siècles en ligne (s). Le plaisir de (re) découvrir une Nature généreuse et, parfois, avantageuse, en toute modestie madrée d’humilité. Le 11 juin nous espérions retrouver nos verdettes mais, alors, pas assez de soleil sans doute pour cette espèce réputée thermophile. Aussi, hier 18 juin, journée caniculaire s’il en est du moins en Gironde et donc plutôt en fin d’après-midi nous inspections certains endroits habituellement propices quand…

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… deux boutons verdâtres, dont un en forme de casque de 2 cm de haut, émergeaient du sol feuillu. Dégagés délicatement:

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lames blanches, revêtement du chapeau moiré de vert, structure crayeuse, biotope habituel, nous retrouvions Russula virescens, « nos » premières de cette saison. Bien sûr nous avions vu notamment sur les pages dédiées de Facebook qu’il y avait déjà eu quelques récoltes de cette russule verdoyante notamment en Gironde.

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Non loin de là, presque aussi minuscules que nos deux « boutons », ces vesses démarraient leur pousse. D’aiguillons en aiguillons

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nous en rencontrions deux autres plus matures. Mignonnes à croquer? D’après « L’indispensable guide du cueilleur de champignons » de Guillaume Eyssartier et Pierre Roux (éditions Belin 2014) elles « sont comestibles, mais leur chair est molle et presque totalement insipide. Tout au plus leur consommation peut-elle être expérimentale, lors de périodes où aucun autre champignon ne pousse! » fin de citation. On verra plus loin que, ce jour-là une autre espèce laissait entrevoir une couleur jaune caractéristique et question sapidité ça ne fait pas un pli ou plutôt beaucoup de plis sous la lame du préparateur.

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Avant d’entrer dans le jaune, regardons la couleur fauve de cet amanitopsis, donc sans anneau, mais chaussant une belle volve et arborant des stries en bord de chapeau. Bien en meilleur état que celle rencontrée le 2 juin victime de la sécheresse.

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Un peu de jaune avec ce lignicole reconnaissable, entre autres, à son pied en fuseau quelque soit … l’horaire. Un peu facile mais le rire est le propre de l’homme et souvent du mycologue et de la mycologue, auteur et auteure.

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Enfin, caché un peu sous le feuillage puis offert à l’objectif ce basidiophore un peu sec mais pas tout à fait déséché et

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en cherchant très près autour ces exemplaires plus « frais » et

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une fois rassemblés en récolte tous plis dehors

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puis alignés militairement en rang. La classe quoi!

Au programme ce soir, dégustation de girolles. Avec jaune d’œuf ou pas. On verra…

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