Archives du mot-clé Megacollybia platyphilla

Presque rien ne pousse … sauf

Ces derniers jours pas grand chose dans le bois d’à côté. Alors ce dimanche nous espérions, un mois après,  retrouver les espèces rencontrées le 2 juin mais point de Russula virescens ni de Bolets du charme. En revanche, fidèle à sa station, la Girolle pruineuse offrait son chapeau  jaune à notre regard. En triple exemplaire. 

Ses plis bien réguliers ne laissaient aucun doute sur son identification. 

En cherchant bien à l’entour nous ne trouvions qu’une maigrichonne Collybie à larges feuilles. 

En dégageant le stipe du sol on apercevait bien le rhizome caractéristique de l’espèce. 

A proximité des trois précédentes, une quatrième Cantharellus pallens au chapeau un peu plus pâle s’offrait à l’objectif pour la photo de groupe. 

M.P.

Par tous les saints, les revoilà!

Un temps de Toussaint? Pas tout à fait à la mode ancienne. Pas de réplique au papier carbone et il paraît qu’ils en causent en Ecosse alors que les champignons, comme toutes les espèces encore vivantes, doivent filer à l’anglaise mais certaines, à l’instar des Cyclamen, continuent à marquer l’automne en abondance dans nos bois. Seront-elles aussi nombreuses  que les années passées ces Craterellus lutescens? Dissimulées sous les aiguilles, nous avons revu avec grand plaisir les Chanterelles à pied jaune ce premier novembre en un endroit où elles se plaisaient, bien resserées à l’abri de fougères et d’arbustes près d’un chemin mais hors des regards semble-t-il.

Encore jeunettes, elles n’avaient pas encore connu leur crise de croissance et il fallait les dégager des brindilles environnantes pour une photo de groupe dans leur écrin de verdure.

Rappellons que, comme les Girolles, du genre Cantharellus, les Chanterelles, du genre Craterellus, portent plis sous chapeau

alors que les « fausses grirolles » Hygrophoropsis aurantiaca (en haut à gauche du montage ci-dessus) rencontrées le même jour arborent des lames. Ces dernières sont très larges chez Megacollybia platyphylla (en haut au centre), plus serrées chez Collybia dryophilla (en haut à droite), plus frèles chez les Mycènes et épaisses chez l’Amanite citrine (en bas). Autant d’espèces rencontrées en nombre ce premier novembre

de même que le Lactaire dit délicieux, Lactarius deliciosus

et le Plutée couleur de cerf, Pluteus cervinus, pité sur sa branche avec un jeune congénère qui semblerait lui faire la courte échelle.

Cette maigre récolte a été appréciée à midi après passage en cocotte en fonte avec huite d’olive, oignon, échalotte, ail et bien sûr sel et poivre.

Michel Pujol

Les premiers accordés: en blanc puis en jaune pâle

Ils arrivent les premiers, accordés par Dame Nature. Et, parfois, de telle manière qu’on les soupçonne de ne pas manquer d’esprit. Ainsi ce premier juin nous étions allé chez le coiffeur du centre bourg, et, dans un massif d’ornement, tout à côté du parking de notre voiture: un Coprin. Pas micacé comme nous en avions vu quelques jours auparavant au château de Malromé mais … CHEVELU! ça décoiffe grave les coïncidences. Le premier de la saison, le premier accordé un jour de tonte.

Le Coprin ne manquait pas de copains. D’autres poussaient autour et il suffisait de constituer la bande pour la photo de groupe de ces  amis de longue date.

Allions nous couper les chevelus en quatre comme suggéré par une de nos filles? En deux était suffisant pour en examiner les lames qui noircissent rapidement chez les âgés

alors que chez les jeunes elles restent blanches comme les spores qu’elles portent. Le monde à l’envers des cheveux humains en quelque sorte. Etait-ce un hasard que nous ayons trouvé ces premiers coprins d’abord …

… cinq jours avant nos premières Girolles sur un spot habituel  que nous inspections en vain depuis quelques temps alors que des récoltes étaient signalées en Médoc. Donc ce n’est que le 6 juin, qu’après le blanc de Coprinus comatus est survenu le jaune pâle pruineux de Cantharellus pallens.

Par très petits groupes de très petite taille les Girolles égayaient leur spot de prédilection. Les années précédentes elles avaient surgi en mai et juin. Quelles que soient leurs dates de sortie on peut relever leur fidélité tant que leur biotope n’est pas trop modifié.

Autre rencontre de saison ce jour là, Russula vesca

et leBolet des charmes à qui nous avons consacré nos deux dernières chroniques.

Sur notre liste du 6 juin plusieurs Megacollybia platyphylla

et un magnifique « buisson » d’Hypholoma fasciculare 

Mais la vedette du jour restera cette belle parmi les Girolles qui s’était longtemps fait porter pâle avant d’apparaître enfin.

Michel Pujol 

Un p’tit tour et puis ça va

Hier samedi. Il fait beau. Les oiseaux chantent et si dans le bois d’à côté ça enchante? Alors, un petit tour de fin d’après midi … à la poursuite des champignons. Pas de fil à la patte comme ces innombrables Megacollybia platyphylla

qui décorent grandement le sous-bois en se dressant sur leurs épais tapis de feuilles nourriciers.

Très décorative cette Tremelle mésentérique qui prend de la hauteur toute de jaune vêtue.

Tout comme les Collybies, citées plus haut, les Amanites rougissantes « fleurissaient » en grand nombre. En revanche, nous allions trouver un seul exemplaire de cette espèce

surnommée « la mère du cèpe ». Ce Clitopile petite prune, qui partage le même biotope que les rois des bolets, fleurait bon la farine fraîche et le léger rosissement de ses lames ne laissait planer aucun doute sur son identification. Donc la « mère ». Et ses « fils » donc? Il convenait donc de scruter quelques endroits « où » mais beaucoup de promeneurs ce jour-là dans le bois d’à côté parmi lesquels pas mal de chercheurs.

Tiens, là, dans le lierre, une tache marron et un pied blanc comme si c’était un bolet…

En s’approchant, les pores présumées s’avéraient lames.

Jugement tranchant et sans appel. Ce beau marron était une russule. A prélever pour identification ultérieure.

Le lendemain, juste avant d’écrire ces lignes, un test au sulfate ferreux: coloration verte fonçant vers un gris vert, nous orientait vers Russula pseudomelliolens . Pas très loin de cette russule, sous la chênaie-charmée, charmante par ailleurs, deux bolets soudés l’un à l’autre.

Ils noircirent intensément longtemps après la coupe et les « mèches » du pied nous les firent identifier avec un autre « pseudo », Leccinellum pseudoscabrum . Et puis dans un autre endroit d’habitude « cépé », sans doute déjà visité donc prelevé nous n’allions pas rencontrer de Cèpe mais d’autres Bolets rude … renversés et parfois étêtés. Les ressources du petit bois d’à côté allaient se révéler intéressantes sur le bord d’un petit chemin visiblement peu mycologiquement fouillé.

Quelques chênes, un sous-bois plus épais, des châtaigners et des fougères, un œil attentif et…

… un chapeau marron, des pores blanches dessous. Serait-ce lui?

Le marron foncé s’atténuant vers le bord du chapeau jusqu’à constituer un liseré blanc à l’extrémité, un réseau blanc très net en haut du stipe (photo de gauche), un pied creusé par une limace (à droite). C’était bien Boletus edulis , la limace n’étant pas bien sûr un critère pour reconnaître les comestibles. Gastéropodes et champignons participent parfois des fausses bonnes idées . Mais les limaces qui cravatent un Cèpe de bordeaux doivent y trouver du plaisir.

A moins de trois mêtres, toujours sous chênes, un autre chapeau marron quelque peu malmené par l’âge. Vraisemblablement Neoboletus erythropus au stipe ponctué de rouge. Et quand on trouve un Cèpe de bordeaux on regarde attentivement les alentours.

Sous les chênes, on écarte délicatement les végétaux qui masquent des regards deux jolis Boletus edulis l’un massif, l’autre élancé qui rejoindront le premier, au pied limacé, pour la photo de groupe. Utrillo aurait-il fait un tableau du trio, lui qui peignit trois moulins qui battaient de l’aile sur une île. Un petit tour aux champignons c’est aussi prendre l’air avec un peu de … zèle et , après, ça va plutôt bien.

Michel Pujol

Couleurs de juin: du lion fauve au rouge sorcière

Pas terrible la chaleur avant ce 11 juin mais la pluie tout de même … Envie d’aller faire un saut, en quelques enjambées, et d’inspecter, pieds joints, cette station de verdettes qui, chaque année, enchante nos yeux et nos papilles. Une station bien aérée ouverte au soleil et plusieurs endroits à l’entour plus protégés mais aussi riches en Russula virescens. Que nenni, ce 11 juin point d’espèce succulente  vert moucheté mais un lignicole haut en couleur.

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Ce Plutée se reconnait de loin à sa couleur jaune décrite « jaune de lion ». Cet animal plutôt fauve n’est pas de dimension léonine et rappelle, à cet égard, la stature du Plutée couleur de cerf .

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Outre la stature, il partage avec cet « animal » les lames rose saumon à maturité, caractères entre autres du genre Pluteus. Sur notre récolte, on observe le mamelon bien prononcé au centre du chapeau et la marge striée, ce dernier caractère s’accentuant par temps humide.Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 1235910765.jpg

Lors de notre rapide examen microscopique nous n’avons pas observé de pleurocystides ornées d’excroissances apicales. Les cystides nous sont apparues fusiformes souvent de dimensions importantes par rapport à celles des spores (ci-dessus, une des plus petites cystides à l’échelle).

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A proximité du « lion », un cœur de sorcière, cette étoile rouge qui attire les mouches lesquelles disséminent les très nombreuses spores de la gleba noire et gluante qui en orne les branches rouges.

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En écrasant une minuscule goutte noire sur une lame on observe d’ailleurs, au microscope, pléthore de spores allongées. La structure de la chair rose regorge de cellules rondes.

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Pas loin de l’Anthurus d’Archer, quelques vestiges de Clathre rouge que nous avons aussi « microscopés » (la photo de l’espèce sur la planche n’est pas celle des débris recueillis mais les images de microscopie si). Spores de même forme, plus petites et structure de la chair quasi à l’identique. Deux espèces très proches. De l’étoile au brûle-parfum il n’est qu’un champignon.

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Ensuite, ce 11 juin le fil à la patte de deux Collybies aux larges feuilles

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avec un focus sur l’ornementation du dessus du chapeau et l’insertion des larges lames.

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Enfin, en queue de liste et de parcours une espèce courante sous chênes mais pas que, Collybia dryophila (nous l’avons apprise sous cette appellation) , dénommée aujourd’hui Gymnopus dryophilus. Souvent noms varient mais l’amour des arbres (dryophile) perdure.

                                                                                                                                                M.P.