Une chronique qui part en vrille? Peut-être pas. S’agissant de Marasmius oreades , le Marasme des oréades, appelé « bouton de guêtre » dans la région, question de taille, prendre le pied ajoute au plaisir de l’identification.
Petit donc, aux lames écartées et fourchues en bord de chapeau. Poussant en rond d’où oreades , un clin d’œil voire un écho à ces nymphes des montagnes et des grottes se livrant à des danses en « rond de sorcières » comme si elles s’étaient tenues en périphérie du mycélium. Une extrapolation de la mythologie grecque? Certes. Mais les champignons ne sont-ils pas nés bien avant l’Homme donc avant les dieux de ce dernier…
On tourne en rond. Pas tout à fait. Signalons l’odeur cyanique, un peu amande amère, due pour cette espèce à la présence d’acide cyanhydrique très volatil et toxique (risque d’intoxication consommé cru d’où comestible seulement bien cuit). Revenons au pied.
Très coriace, le stipe n’ira pas dans l’omelette avec le chapeau. En revanche, il participera de l’identification de l’espèce en complément. En effet, il ne rompt pas quand on le tord en le vrillant, le tenant à ses deux extrémités sans bien sûr trop exagérer la pression. Ce n’est pas la seule espèce avec un pied aussi coriace mais c’est un critère déterminant pour les espèces de même taille et de proche apparence que l’on pourrait confondre avec le faux mousseron. Ce terme de faux mousseron qu’on lui attribue, à rapprocher du « vrai » mousseron Calocybe gambosa viendrait du fait qu’il fréquente les prés tout comme le Tricholome de la Saint Georges. De plus la période de pousse du « faux » s’étend du printemps à l’automne alors que le « vrai » n’est que printanier.
Côté micro, ci-dessus une planche élaborée lors d’une récolte précédente. Nous avons effectué une mesure de spores sur les exemplaires trouvés dernièrement, le 29 avril à Gradignan (les autres photos que la planche). Voici ces mesures (Piximètre):
7,1 [7,6 ; 7,8] 8,4 x 4,7 [5,1 ; 5,2] 5,7 µm
Q = 1,3 [1,5] 1,7 ; N = 35 ; C = 95%
Me = 7,7 x 5,2 µm ; Qe = 1,5
M.P.