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Prem. à côté: 28 juin verdettes, 8 juillet cèpe d’été

Dans les espèces que l’on guette particulièrement en cette saison, les verdettes Russula virescens et le cèpe d’été Boletus aestivalis. Parce que, notamment, elles réjouissent les papilles mais aussi parce que elles sont identifiables au sein des cortèges de champignons qui pointent leurs chapeaux dans les mêmes biotopes au même moment. Nous aimons à les retrouver chaque année en particulier dans le bois d’à côté que nous ne fréquentons pas tous les jours mais souvent.

Lundi 28 juin

Ainsi c’est ce lundi 28 juin que nous avons vu (ci-dessus) notre première verdette de la saison. Vu son état, elle avait dû sortir quelques jours avant.

En revanche, celle-ci était plutôt jeunette

alors que cette autre était plus mature. Bref, nos premières Russula virescens étaient bien là à nos pieds à portée d’objectifs photo et, éventuellement, de poêle.

Lors de cette sortie nous retrouvions quelques Girolles pruineuses, Cantharellus pallens sur la même station qu’auparavant et même un autre endroit un peu plus loin.

Première rencontre de l’année avec la Collybie du chêne, Gymnopus dryophilus pourtant très courante habituellement parmi les feuilles en décomposition.

Autre espèce saprophyte la Collybie à larges feuilles, Megacollybia platyphylla présente, elle , depuis pas mal de temps

tout comme l’Amanite fauve, Amanita fulva

et l’Amanite à pied en étoile, Amanita asteropus.

Jeudi 8 juillet

Quelques jours plus tard, le 8 juillet, en mêmes lieux, nous retrouvions

minuscules cette fois, points jaunes au pied d’un arbre et une autre plus développée (à droite) la Girolle pruineuse, Cantharellus pallens.

Puis, en très grand nombre, sous charmes bien sûr, le Bolet des charmes, Leccinellum pseudoscabrum.

En grand nombre aussi la Collybie à larges feuilles, Megacollybya platyphylla et ses fils à la patte.

Bien représentée également la Russule vieux rose, Russula vesca reconnaissable ici sans qu’il soit besoin de la gratouiller avec un cristal de sulfate de fer.

En revanche, pour cette Russule isolée, une prise en main était utile pour gratter ses lames cassantes et sentir son odeur nette de coco. Pas d’ailleurs la seule à dégager cette odeur mais allure générale, couleur, odeur, fragilité nous conduisait à Russula fragilis.

Petit arrêt objectif pour capter ces rougeoiements ravissants de Amanita rubescens l’Amanite rougissante.

Et voilà qu’un autre Bolet apparaissait bien plus seulâbre ici que ceux des charmes et c’était le premier de la saison que nous rencontrions, le Bolet chatain, Gyroporus castaneus.

Premier de la saison dans ce bois d’à côté et lui aussi tout seul malgré des recherches tout autour: le Cèpe d’été Boletus aestivalis, affichant 189 grammes sur la balance une fois son pied sain bien nettoyé.

Pas de liséré blanc au bord du chapeau, le stipe bien réticulé: pas le Cèpe de bordeaux bien que de Gradignan donc de Bordeaux Métropole. Cèpe pas possible … mais si.

Michel Pujol

Couleurs de juin: vert russule à jaune pruineux

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Quelques photos, des légendes qui ne durent pas des siècles en ligne (s). Le plaisir de (re) découvrir une Nature généreuse et, parfois, avantageuse, en toute modestie madrée d’humilité. Le 11 juin nous espérions retrouver nos verdettes mais, alors, pas assez de soleil sans doute pour cette espèce réputée thermophile. Aussi, hier 18 juin, journée caniculaire s’il en est du moins en Gironde et donc plutôt en fin d’après-midi nous inspections certains endroits habituellement propices quand…

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… deux boutons verdâtres, dont un en forme de casque de 2 cm de haut, émergeaient du sol feuillu. Dégagés délicatement:

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lames blanches, revêtement du chapeau moiré de vert, structure crayeuse, biotope habituel, nous retrouvions Russula virescens, « nos » premières de cette saison. Bien sûr nous avions vu notamment sur les pages dédiées de Facebook qu’il y avait déjà eu quelques récoltes de cette russule verdoyante notamment en Gironde.

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Non loin de là, presque aussi minuscules que nos deux « boutons », ces vesses démarraient leur pousse. D’aiguillons en aiguillons

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nous en rencontrions deux autres plus matures. Mignonnes à croquer? D’après « L’indispensable guide du cueilleur de champignons » de Guillaume Eyssartier et Pierre Roux (éditions Belin 2014) elles « sont comestibles, mais leur chair est molle et presque totalement insipide. Tout au plus leur consommation peut-elle être expérimentale, lors de périodes où aucun autre champignon ne pousse! » fin de citation. On verra plus loin que, ce jour-là une autre espèce laissait entrevoir une couleur jaune caractéristique et question sapidité ça ne fait pas un pli ou plutôt beaucoup de plis sous la lame du préparateur.

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Avant d’entrer dans le jaune, regardons la couleur fauve de cet amanitopsis, donc sans anneau, mais chaussant une belle volve et arborant des stries en bord de chapeau. Bien en meilleur état que celle rencontrée le 2 juin victime de la sécheresse.

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Un peu de jaune avec ce lignicole reconnaissable, entre autres, à son pied en fuseau quelque soit … l’horaire. Un peu facile mais le rire est le propre de l’homme et souvent du mycologue et de la mycologue, auteur et auteure.

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Enfin, caché un peu sous le feuillage puis offert à l’objectif ce basidiophore un peu sec mais pas tout à fait déséché et

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en cherchant très près autour ces exemplaires plus « frais » et

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une fois rassemblés en récolte tous plis dehors

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puis alignés militairement en rang. La classe quoi!

Au programme ce soir, dégustation de girolles. Avec jaune d’œuf ou pas. On verra…

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CHAUD, SHOW VERDETTE : ETOILE DES RUSSULES COMESTIBLES

Quelques pas en arrière. Les années ont passé. Si peu depuis 2009. Hier comme aujourd’hui nos cueillettes avaient un goût de … madeleine.  Neuf ans se sont écoulés:

« Elle craquelle dur depuis quelques jours dans les bois de feuillus (acidophiles), chemins et orées de bois Girondins. Russula virescens appelée ici Verdette, ailleurs Palomet ou encore plus communément  Russule verdoyante régale les yeux et les papilles. Très thermophile, ce champignon trouve ces jours-ci (juin 2009) les conditions propices à son apparition.

Chaque coup d’œil est différent mais on le reconnaît sans peine. J’aime retrouver son chapeau velouté, bombé dans sa jeunesse, étalé plus tard et sculpté, crevassé, craquelé, étoilé par la chaleur ; ses teintes de vert pâte d’amande délavé moucheté de blanc. Un vert franc au début qui est, dans la croissance,  comme gommé peu à peu et se  tachant de blanc. Les auteurs évoquent un vert « moisissure » sur fond blanc (cf. Courtecuisse*) , un vert bleuté ou vert de gris particulier sur fond blanchâtre, mat aspect moisissure verte  (cf. Bon**). Dans le genre Russule les couleurs d’une même espèce peuvent être très variables. Celles de la virescens demeurent, par comparaison, très constantes.

Ses lames blanc crème sont peu serrées. Sion a la patience de couper son pied blanc et déposer son chapeau, lames en bas, sur un papier sombre, de recouvrir le tout d’un verre large ou d’une cloche de verre avec un bout d’essuie-tout ou un coton imbibé d’eau à l’intérieur pour maintenir de l’humidité, alors, après quelques heures on obtiendra une sporée blanche. Ce « jeu » du dépôt provoqué des spores a quelque intérêt avec les nombreuses espèces de russules si bien qu’il existe un nuancier très codé pour les différencier grâce à la couleur de leurs sporées.
R.virescens MP2
Dans la chaleur qu’elle aime, la Verdette se prend pour une star et… s’étoileR.virescens MP3

Pour être un peu plus complet dans cette description, il convient d’ajouter que Russula virescens se teinte de rose orangé vif quand on gratouille le pied avec du sulfate de fer cristallisé (le fer pour les initiés) et, qu’au microscope, ses spores à ornementation variable mesurent en moyenne 9X6.µm. En poussant jusqu’à l’étude de l’épicutis, toujours au microscope, on remarquera des poils courts atténués ou subcelluleux  (cf. Bon**)  

Quant aux papilles… La Verdette est réputée, à juste titre, la meilleure dans le genre dépassant, à cet égard Russula vesca (Russule comestible) et Russula cyanoxantha (Russule charbonnière). Goût de noisette crue. Craquante à tous les points de vues cuite. »

*Guide des champignons de France et d’Europe page 380 n°1415

**Champignons de France et d’Europe occidentale page 56