Ne lui cherchez pas une tête de dragon mais plutôt une période de pousse. Autour du 23 avril, la date de la fête de Saint Georges. Ainsi Calocybe gambosa, le « vrai » Mousseron, est-il aussi appelé Tricholome de la Saint Georges. Nous l’avons retrouvé ce 9 mai dans un parc de Gradignan où nous épions sa présence au fil des balades.
Parmi nos récoltes de cette espèce en Gironde on enregistre, par exemple, les dates du 4 avril 2011, 22 avril 2012, 19 avril 2018. C’est le 7 mai 2020, au parc de l’Hermitage, au même endroit que cette année 2023, que nous l’avions observé.

Cette fois, il y poussait en plus grand nombre, plus éparpillé. A plusieurs degrés de maturité on observait, jeune, le stipe trapu puis plus élancé (ci-dessus) et le chapeau du début à bord enroulé puis s’étalant et se tachant au fil du temps.

Les lames serrées brunissaient aussi avec l’âge. A voir comment, sur cette station, cette espèce s’était propagée, revenaient en mémoire les observations que nous avions lues dans le premier tome des Champignons du nord et du midi d’André Marchand consacré aux « meilleurs comestibles et principaux vénéneux ».
Précisons que c’est dans la cinquième édition de cet ouvrage paru en 1971 et réactualisé en 86 (pages 108 et 237) que l’on lit sous la plume d’André Marchand: « Un vieux berger nous a confié comment, à sa manière, il cultive les mousserons. Il réserve tous les spécimens trop gros ou défraîchis, ainsi que les épluchures de ses récoltes. Il enterre ces débris à un travers de main sous le gazon de terrains très calcaires qui produisent déjà des mousserons. Quelques pierres marquent l’endroit et le tiennent au frais. Au bout de 2 à 4 ans, la semence fructifie dans 10% des cas environ. »
L’histoire ne dit pas si la réponse de la bergère au berger a été de lancer ainsi , à plus grande échelle, la culture du Mousseron, Tricholome de la Saint Georges, Calocybe gambosa.
Ce même 9 mai nous avons rencontré un jeune Hypholome en touffes et de vieux Anthurus d’Archer


Point besoin d’envisager le culture de ces espèces tant ils foisonnent le moment venu dans nos bois. Les derniers font mouches à tous les coups.
Michel Pujol