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D. tabescens sans coup de … tabac

Ces derniers jours, autour de Bordeaux, il y a bien eu un peu de pluie mais pas de grosse tempête, de coup de tabac bien arrosé. Sans blague, la météo semble indiquer quelques précipitations à venir les jours prochains. Alors, quelques pousses à espérer? On verra bien.

Nous avons eu l’occasion , notamment en juillet de cette année et en septembre de l’année dernière, d’évoquer une espèce lignicole, Desarmillaria tabescens que nous rencontrons quand un peu d’humidité survient en période de sécheresse et qui perdure avant de s’étioler sous les coups de chauffe estivaux. Ainsi le 9 septembre nous retrouvions l’Armillaire sans anneau, à Gradignan, en Gironde, dans son bois -sur son bois- habituel.

11 jours plus tard, c’est à dire ce matin du 20 septembre, les touffes fournies, plutôt tabac blond (ci-dessus en haut) avaient viré au tabac gris, sec, un tantinet moisi (ci-dessus en bas).

En gros plan (ci-dessus) on observe la différence dans le détail.

Malgré et aussi à cause de la canicule, il y a une dizaine de jours, nous avions vu (ci-dessus), outre les Armillaires, les Amadouviers toujours présents, quelques polypores du bouleau et aussi des bolets désséchés, en piètre état, ces derniers semblant être pour l’un B. aestivalis et pour les autres proches de X. chrysenteron.

Point de bolets rencontrés ce 20 septembre. Fomes fomentarius et Fomitopsis betulina paradaient, bien sûr encore et puis … l’Armillaire sans anneau autrefois Armillaria socialis et aujourd’hui Desarmillaria tabescens répondait présent en bonne forme (ci-dessus à gauche) et, un peu plus loin, le tronc sans doute plus exposé au soleil commençait, pour quelques uns des carpophores du groupe, à dépérir. Sans blague.

Michel Pujol

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Non je n’ai pas changé et Nom j’ai changé

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Nous l’avions remarqué  il y a quatre ans, en septembre à Gradignan en Gironde, luxuriant sur un tronc de feuillu envahi de lierre, à l’entrée d’un bois. Il s’appelait alors Armillaria socialis (syn. Armillaria tabescens). Nous l’avons retrouvé cette année en août dans le même bois, à quelques pas, puis en septembre. Cette dernière fois au même endroit, sur son tronc toujours orné de lierre. Et … il avait changé de nom. L’armillaire sans anneau  doit aujourd’hui porter le nom valide de Desarmillaria tabescens.

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Désarmant!

Quand Christian Rouzeau, un ancien de la Linnéenne de Bordeaux – de qui nous avons beaucoup appris en mycologie- pestait contre les changements de noms de champignons et continuait à les appeler à l’ancienne, cela nous laissait songeur. Aujourd’hui, ayant atteint peu ou prou son âge d’alors, nous le comprenons mieux.

La nomenclature restera certes toujours une difficulté mais, quelque soient les avancées scientifiques, la fluctuation de la dénomination des espèces est déconcertante. De là à penser que les noms de mycologues accolés aux nouvelles dénominations en est une clé? Ce serait regarder par le petit trou de la serrure et, jusqu’à présent nous n’avons jamais vu un carpophore (ce terme a repris du service) émerger d’une serrure…

Alors, en plagiant le bon Julio Iglesias, donnons -s’il en était besoin- la clé du titre de cette chronique. Non je n’ai pas changé (toujours l’Armillaire sans anneau) et nom j’ai changé (feu Armillaria socialis renait en Desarmillaria tabescens). C’est certainement faire beaucoup de cas d’un détail?

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Cela dit, la micro n’a pas changé. Nous avons laissé sur notre planche le nom à la date de l’étude.
En revanche, nous avons observé, au-delà du nom, non pas sur quatre ans, mais sur une quinzaine de jours la faible résistance à la chaleur de cette espèce lignicole.

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Ci-dessus, en haut, des bouquets d’Armillaires encore bien portants et, en bas, les mêmes « destroyed » seulement deux semaines après. Un manque d’eau flagrant pendant cette période.

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Toutes les espèces ne sont pas logées à la même enseigne. Prenez l’Amadouvier par exemple, une espèce présente et photographiée dans le même bois de Gradignan non loin des Armillaires pré-cités . Hors que son nom n’a pas changé « depuis Fries », cette espèce amadouée par feu l’Homme préhistorique à qui il a montré sa flamme, Fomes fomentarius donc n’a pas (ci-dessus) changé d’aspect en deux semaines. Il lui faut bien davantage.

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Quatre longues années par exemple (ci-dessus, même endroit) pour passer, sur le même arbre, du beau blanc au bien brun. Non, nom, celui -ci n’a pas trop changé!

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