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Le Rosé de très près dans le champ d’investigations

Les confusions entre Rosé des prés, Agaricus campestris, et Agaric jaunissant, Agaricus xanthodermus sont fréquentes en ce moment. En ce jour de Toussaint à quel saint se vouer pour ne pas se tromper? Aller sur le terrain, un pré par exemple. Pourquoi pas celui d’un parc municipal de Gradignan où nous avions déjà observé ces agarics parmi ceux qui jaunissent au grattage et si, d’aventure, ils voisinent avec d’autres agarics dont les pieds, amincis à la base, eux ne jaunissent pas, alors comparaison sera raison. D’ailleurs, texte écrit après balade facilite la démonstration…

Pour tout dire, la veille, nous les avions repéré et les images prises au smartphone supportaient mal leur traitement avec Photoshop. Muni d’un appareil photo adéquat, nous les avons surpris en rond pour une image renversante. Dessus-dessous l’observation est plus précise. Un chapeau teinté de nuances un peu roses, à la marge légèrement enroulée, aux lames épaisses et surtout un stipe aminci à la base dont l’anneau s’applatit vers le bas. Bref le vrai Rosé des prés vu de près dans son pré.

Cette pousse en début de cercle frôle la bordure du mycelium qui fait tache dans le sol et ce Saprophyte profite d’année en année.

Pas très loin, dans le même parc, les « jaunes » pas nains du tout étaient présents.

Leurs chapeaux plus clairs et moins aplanis que leurs « cousins » du même genre mais pas de la même espèce paraissaient comme cabossés et surtout le grattage du stipe laissait apparaître un peu de jaune.

Les lames, plus grises, paraissaient moins denses et l’anneau ample enfermait les plus jeunes.

Restait à les comparer de près dans leur pré.

Ces caractères distinctifs en A.c. (Agaricus campestris) et A.x. (Agaricus xanthodermus) ne laissaient aucun doute sur leurs différences. Cela dit, le genre Agaricus comporte de nombreuses espèces la plupart toxiques ou à rejeter parmi lesquelles A. xanthodermus et certaines comestibles comme A. campestris, A. sylvicola, A. arvensis et A. ocecanus.

Rencontrés également en nombre ce matin ces Marasmes parmi les comestibles (cuits sans le pied).

Ainsi que deux Leucoagaricus leucothites à ne pas confondre avec des petites Lépiotes.

Et, enfin ces Vesses de loup qu’il convient de fendre pour en préciser l’espèce, Vascellum pratense, reconnaissable à sa séparation entre gléba et subgléba.

Michel Pujol

Rencontres d’octobre

L’appareil photo, voire le smartphone, sont autant de carnets de notes lors de quêtes mycologiques autour de chez soi. Quelques pas déterminés dans les endroits déjà fréquentés ne conduisent pas forcément à des déterminations certaines de certaines espèces. Un peu de littérature mâtinée d’Internet, quelques souvenirs et expériences et l’approche devient plus précise. Sans aller vite mais en appuyant, doucement, sur le champignon pour en extraire, in-situ, une couleur, une odeur, une courte saveur vite recrachée; un coup de micro si besoin au retour. Bref tout le plaisir de la quête-enquête dans La Nature.

Presque trois semaines d’octobre autour et dans l’agglomération bordelaise, à petits pas sans noter la foule de Collybies dits du chêne, d’Armillaires, d’Aphyllophorales etc. mais quelques arrêts images à Haut-lévêque, Thouars, Le Burck, Laurenzanne, Cayac et même en bordure d’une voie de Pessac dédiée au créateur de la Tour parisienne et de la Passerelle bordelaise, le bien nommé et renommé Gustave Eiffel.

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Cheminement dans des espaces publics en commençant le 2 octobre par le parc de l’hôpital Haut-lévêque à Pessac. Pas grand chose sous les couverts. En revanche, une prairie bien ouverte à la lumière recélait, en peu d’espace, quelques espèces. Une limace (au centre ci-dessus) s’intéressait à ce groupe de bolets dont elle avait grignoté le bord de l’un d’eux.

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Une friandise que ce Bolet framboise pour notre gastéropode sans coquille. Rappelons au passage que ce n’est pas parce qu’un escargot consomme un champignon qu’il est comestible pour le genre humain. Combattons les fake news avec la plus grande énergie!

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 634172631.jpg   La limace, ce n’était pas le cas, aurait pu grignoter ces Rosés des prés (photo smartphone) qui étaient à proximité et qui sont tout à fait comestibles pour le genre humain.

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On en discerne mieux les caractéristiques sur la photo ci-dessus. En particulier la couleur des lames, la marge enroulée du chapeau, la forme du stipe et l’anneau très apprimé. Nous verrons plus loin qu’en matière d’Agaric la détermination, c’est à dire la reconnaissance de l’espèce, est de rigueur.

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Autre espèce présente, en quantité, dans le même environnement aussi bien jeune que mature (à gauche) cette Vesse et …

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… les très fréquents faux mousserons que nous avons rencontré en ce mois d’octobre en bien de lieux autres que Haut-lévêque, dans des endroits souvent rudéralisés.

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Et puis, près d’un tout petit B. edulis un petit « blanc » qui sentait bon et très fort la farine fraîche : le « meunier » Clitopile petite prune (Clitopilus prunulus). Sa proximité avec les cèpes (ils partagent le même biotope) le fait nommer souvent Mère du cèpe. Vous le trouvez et … vous cherchez autour! Bien vérifier l’odeur et, à maturité, le rosissement des lames (sporée rose) sous peine d’avoir affaire à des clitocybes blancs très toxiques.

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Un peu plus tard, le 6 octobre à Mérignac en bordure du Peugue dans le parc du Burck nous trouvions cette espèce qui, bien que comestible, peut faire l’objet de confusions notamment avec des amanites blanches mortelles. Leucoagaricus leucothites certes ne comporte pas de volve et la base du pied est « en massue ».

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Deux jours après, dans le parc de la mairie de Gradignan, toujours en milieu ouvert, notre regard était attiré par une troupe disposée en arc de cercle. Rosés des prés?

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Que non! De près, anneau ample et non apprimé comme vu plus haut pour le vrai Rosé des prés et jaunissant au grattage: Agaricus xanthodermus à l’origine, ces derniers jours, d’intoxications désagréables pour des cueilleurs un peu trop rapides en détermination.

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Sur les bords de l’Eau Bourde, entre Cayac et Montgaillard nous rencontrions le 10 octobre un autre Agaric toxique reconnaissable, entre autre, à ses cordons mycéliens à la base du pied. Il est toujours utile d’examiner un champignon en son entier donc de le dégager du sol amplement. Un plantoir par exemple aide à mettre au jour une volve, des rhizomorphes etc.

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Sur ce montage, nos trois espèces d’Agarics rencontrées en ce début d’octobre. Seule celle de droite est comestible.

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Le 12 octobre, retour à Laurenzanne pour y découvrir entre autres bolets (notamment S. granulatus) celui de Quélet reconnaissable à son pied betterave encore plus visible à la coupe.

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Le 15 octobre entre piste cyclable et clôture d’entreprises dans une zone industrialo-artisanale, avenue Gustave Eiffel à Pessac, un petit cèpe se dressait et un peu plus loin quelques bolets voisinaient, derrière le fossé, leurs charmes favoris.

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Nous terminerons cette balade automnale par le Bois de Thouars à Talence avec d’abord cette espèce toxique confondue avec la Coulemelle. On note encore de nombreux cas d’intoxications dernièrement avec Chrorophyllum brunneum qui n’a pas le pied chiné comme Macrolepiota procera. De plus, les lames de la Lépiote des jardins se teintent de brun rouge ainsi que sa chair.

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Revenons à nos limaces qui… Celle-ci avait bien entamé son festin de lactaire. Nous l’avons délogée pour goûter (et vite recracher) un tout petit morceau de son repas: très piquant.

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Une façon de préciser la détermination de Lactarius zonarius à la saveur de la chair et du lait très piquante.

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Quelques pas plus tard le piquant avait quitté notre langue quand nous avons admiré, au pied de leur chêne, ces Langues de bœuf, muet d’admiration.

                                                                                                                     Michel Pujol